Cas 2: Balthazar

Balthazar consulte en orthophonie pour dyslexie, dysorthographie.

  • Scolarisé en classe de 6ème, c’est le professeur de français qui lui conseille ce type de médiation, étant donné la difficulté qu’il éprouve pour le lire, tant dans la forme que dans le fond.
  • C’est un jeune garçon introverti qui se présente, avec sa maman. Lors de notre premier entretien, c’est elle qui répondra aux questions que je lui pose, à lui.
  • Lorsque j’insiste il rougit et quitte mon regard.
    Sa mère m’explique qu’il sort peu, a peu d’amis. Elle a tenté de l’inscrire à une activité extra-familiale, mais a dû y renoncer, Balthazar y était trop malheureux, il y allait avec mauvaise grâce.
  • Suivi en orthophonie, un peu, en primaire, les séances n’ont pas duré.
    Balthazar souffre de Dysgraphie (perturbation de la trace écrite),
  • Dyslexie, dysorthographie sévère,
  • Troubles auditivo-perceptifs et associés (les repérages temporels ne sont pas encore intériorisés).
  • Nous entamons une médiation orthophonique.
    La relation n’est pas aisée, Balthazar est quasi mutique, me parle peu, toujours en réponse fermée, sans me regarder.
  • Après deux mois de relation engluée, lente à démarrer, professionnellement et personnellement, je lui propose des séances de relaxation.
  • Je lui explique que mon aide orthophonique semble creuse, vide, qu’elle peut difficilement être efficace si elle ne sait pas où se poser.
    C’est laborieux pour moi d’établir un contact, tant visuel que relationnel.
  • Toutes les techniques orthophoniques du monde  risquent de « tomber » à côté.
  • Comme les mots, pour lui, ressemblent plus à des murailles qu’à des portes qui s’ouvrent vers d’autres horizons, je lui propose de ne plus parler pour communiquer, dialoguer, mais de parler pour écouter, entendre, pour rêver, pour imaginer.
  • De parler au corps, avec des mots, avec mes mouvements, l’entendre, le ressentir, le percevoir, de l’intérieur.
    Comme un voyage, une aventure vers l’inconnu, en toute sécurité.
  • Avec l’accord de Balthazar et de sa maman, nous entamons quelques séances de relaxation.