C’est un parc, un endroit calme et tranquille….

Vous êtes dans un parc…

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C’est un parc…

Un endroit calme et paisible.

Vous vous promenez tranquillement, ouvert à toutes les sensations que vous apporte la nature. Vous avancez au rythme de votre respiration, ça respire en vous…

C’est un parc…

Un endroit calme et paisible…

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Vos oreilles sont bercées par le chant mélodieux, rythmé des oiseaux

C’est joyeux

Comme une ritournelle

Parfois long

Parfois court

Entrecoupé de silences

Le rythme est particulier, unique

Souvent répétitif

Doux, coloré, gai,

Sans le comprendre, ce chant vous parle,

Peut être un dialogue s’instaure entre ces divers chants et vous,

Laissez vous porter, onduler, vibrer à l’unisson, à l’harmonie.

Ces sonorités semblent se fonder en un son unique, un accord parfait, une combinaison naturelle, agréable, c’est l’euphonie qui frémit.

En toute sécurité, porté par ces sonorités diverses et douces, ces consonances agréables qui vous caressent les oreilles, comme des rimes, vous continuez votre balade.

C’est un parc…

Un endroit calme et paisible…

Peut-être, vous pouvez distinguer, individuellement, dans cette euphonie, le craquettement des cigognes,

le chant du rossignol,

le caquetage des canards,

on entend cacarder les oies,

le cri des paons,

chez les tourterelles, ça roucoule,

chez les cygnes, ça chante,

chez les pies, ça jacasse,

ça siffle chez les merles,

tous les oiseaux , visibles ou non, sont audibles.

Peut être pouvez-vous vous mettre en harmonie avec leur gazouillis, vibrer avec leur chant, vous enrouler, et vous dérouler à leur rythme…

Comme une langue étrangère, vous entendez ce langage, vous en discernez la mélodie, vous percevez sans comprendre.

C’est une parc…

Un endroit calme et paisible…

Vous continuez votre marche légère, aérienne, en accord avec la nature qui vous entoure…

Branchez-vous sur votre respiration, ce souffle qui rentre et qui sort.

S’il y a bien un endroit où l’on peut respirer, c’est ici, dans ce parc, dans l’oxygène de la verdure, dans l’oxygène du ciel bleu.

Ca entre et ça sort,… échange subtil,… dehors, dedans,… accueil et don….

Installez-vous dans votre respiration, continuez votre promenade.

Peut-être vous marchez, peut-être vous courrez, vous êtes en harmonie avec ce lieu, c’est jubilatoire.

C’est un parc…

Un endroit calme et paisible…

Au détour d’un chemin, vous découvrez un mur de verdure.

Ce mur vous barre la route.

Mon regard porte à droite, puis à gauche, pas d’issue.

Comme un rempart, il m’enferme, me cloisonne, m’empêche d’aller au-delà.

Ce mur de verdure, là devant moi, semble couper mon horizon, le rétrécit, limite ma liberté, la freine.

C’est comme un barrière, comme un interdit, un sens interdit, la fin de quelque chose, un empêcheur d’avancer, une limite, comme un sentence définitive, irréversible…

Malgré ce que je vois, à mon rythme, à ma cadence, j’avance, en confiance.

Je m’approche, pour mieux comprendre, pour mieux appréhender.

Ce mur de verdure semble s’épaissir, devenir encore plus opaque, plus compact, plus touffu…

A mon rythme, à ma cadence, j’avance, en confiance.

Peut-être je peux puiser de l’énergie, du souffle, de l’oxygène dans le bleu du ciel, ou dans la verdure alentour. En toute sécurité, calmement, ça respire en moi.

A mon rythme, à ma cadence, j’avance, en confiance.

Peut-être mon rythme s’est ralenti, peut-être le sol est meuble, la terre colle aux chaussures et le mur de verdure se rapproche de moi et moi je me rapproche de lui.

En toute sécurité, mes yeux s’élèvent dans le ciel et j’y respire pleinement, profondément, sereinement.

Mon regard redescend du bleu du ciel et englobe le mur de verdure. A droite, à gauche.

Peut-être, je peux apercevoir, sur la droite de ce mur de verdure, une fontaine ronde, en grès de Vosges, à deux étages, avec de l’eau qui jaillit, je peux même entendre le bruit pur et cristallin.

A mon rythme, à ma cadence, j’avance, en confiance.

Sur la gauche du mur de verdure, maintenant que je suis très près, je peux distinguer comme deux colonnes massives, en grès rose des Vosges, comme si elles signifiaient, comme si elles matérialisaient une entrée, un passage, une ouverture.

A mon rythme, à ma cadence, j’avance, en confiance.

En toute sécurité, tout en respirant dans le ciel bleu, je me dirige à gauche, vers ces colonnes, me voilà devant elles, face à elles, l’une à droite, l’autre à ma gauche.

En changeant de perspective, de point de vue, ce mur de verdure se transforme en tunnel, en galerie de verdure, en promesse, mon horizon s’agrandit, mes limites disparaissent, j’avance…

Me voilà à l’intérieur de ce tunnel clair, laissant passer la lumière, les rayons du soleil qui jouent dans les branchages. Peut-être je peux suivre du regard l’arc, la courbe de verdure en-dessous de laquelle je m’avance, de droite à gauche, de gauche à droite.

A mon rythme, à ma cadence, j’avance, en confiance.

Me voilà arrivée presque au bout de cette voûte de verdure. Je peux observer la fontaine. Je m’en approche. Elle est là. Plus haute que moi, massive, ronde, ornée de têtes de lions qui crachent de l’eau. J’en fais le tour. Je peux compter les têtes de lions, il y en a 8…

Plusieurs bancs se trouvent autour, j’en choisi un, je m’y installe, confortablement.

Je déguste ce moment, cet instant, j’y prend goût.

Peut être je peux respirer dans ce ciel ouvert au-dessus de ma tête.

Et je prends conscience de l’avant et de l’après, du début de ma promenade et de la fin, de l’avant et de maintenant.

AVANT : une barrière qui semblait infranchissable, opaque.

MAINTENANT : la jubilation d’un espace de liberté, de tranquillité, sans limite.

Je prends conscience que le possible

est toujours

un peu après

l’impossible.

(AVRIL 2004)