La Sophrologie: Définitions

« ETATS ET NIVEAUX DE CONSCIENCE »
  • Cette première théorie est la fondation qui soutient la Sophrologie depuis  1960.
  • Cette structure de base montrera que l’objectif de la Sophrologie vise la conquête d’une troisième forme de conscience,
LA CONSCIENCE SOPHRONIQUE

 

« ETATS ET NIVEAUX DE CONSCIENCE »
Le Pr. Caycedo détermine

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  • 4 NIVEAUX de conscience (dits quantitatifs)

Ainsi que

  • 3 ETATS de conscience (dits qualitatifs)
    Il y a trois états de conscience, dits qualitatifs,
    qui représentent les modifications qualitatives
    entre la maladie et la Conscience sophronique.

  • Conscience ordinaire (CO) :
    C’est la conscience « ordinaire » de l’individu vivant en permanence dans des schémas préétablis, sans questionnement, sans nouveau regard sur les choses.
  • Conscience pathologique (CP) :
    C’est la conscience altérée par la maladie (altérations psychiques : dépressions, névroses, psychoses, démences…).
  • Conscience Sophronique (CS) :
    C’est le but, l’intentionnalité de la Sophrologie.
    La Vivance c’est le moyen pour atteindre la CS de l’individu.
    C’est une intégration existentielle positive de l’être.
  • Il y a quatre niveaux de conscience, dits quantitatifs,
    qui représentent les variations de la vigilance.
    Ces niveaux ont un caractère universel, constant chez tous les individus.

  • Niveau de veille : la vigilance diminue, dans un sens descendant, depuis l’hyper vigilance, vers la vigilance ordinaire des actes de la vie courante, jusqu’au
  • Niveau sophroliminal, zone intermédiaire, entre la veille et le sommeil.
  • Sommeil
  • Comas


Le niveau sophroliminal :

C’est le niveau de conscience privilégié du travail en Sophrologie.
C’est dans ce niveau que l’on peut

– activer et renforcer les capacités mnésiques

-stimuler la plasticité imaginative

-améliorer les perceptions des mondes intérieurs et extérieurs

-percevoir les possibilités existentielles de l’être

  • Il est possible d’objectiver la réalité physiologique de ce niveau de conscience, grâce à l’électro-encéphalogramme (EEG).
  • Les ondes cérébrales sont des fluctuations du potentiel électrique entre différentes parties du cerveau, une activité cérébrale pouvant être mesurée avec un EEG.
  • Ce sont les ondes alpha qui correspondent à cet état particulier.

Cerveau

 

  • Lorsqu’on atteint ce niveau sophroliminal, la relaxation a permis au corps de se détendre, au tonus musculaire de diminuer.
  • La commande de tous nos mouvements volontaires provient de notre cerveau. Une des régions les plus impliquées dans le contrôle de ces mouvements volontaires est le cortex.
  • Au niveau sophroliminal, le cortex, ou plutôt l’activité de l’ensemble du cortex, est mise volontairement au repos. Comme en état de veille. Les stimulations volontaires cessent.
  • Il sera possible, alors, de percevoir, en conscience, les messages de l’activité des centres sous-jacents, du cerveau.

Petit cerveau

  • Le cerveau limbique est  le cerveau viscéral de survie, surnommé ainsi par Mac Lean. Il est en étroite relation avec les centres des pulsions et des émotions.
  • « Parti du vieux cerveau des mammifères, il dessine un anneau entourant le seuil de l’hémisphère cortical… Chez l’être humain, il est un des éléments essentiels de mise en rapport du néocortex avec les autres formations cérébrales plus anciennes; son fonctionnement domine l’affectivité et les processus de la mémoire » H. Laborit.
  • Après avoir passé la région du Cortex, nous descendons vers le Système limbique.
  • Au Niveau Sophroliminal, l’état du cerveau limbique ne change pas, il intègre, coordonne, harmonise et régule, AUTOMATIQUEMENT, tous les mécanismes du fonctionnement du corps.

 

  • Après avoir passé ces deux frontières que peuvent représenter le Cortex
    et le Cerveau Limbique,
  • nous voici au niveau du
  • Thalamus, cerveau dans le cerveau,  ou si l’on préfère, gare de triage neurosensorielle. Un des lieux de l’apprentissage et de la mémoire.
  • Le Niveau Sophroliminal est ici un moyen, utilisé, pour atteindre le Thalamus, sans être arrêté ou déformé par le cortex.
    Cela permet de prendre conscience des filtres de la pensée et du jugement des valeurs.
  • Pour les Sophrologues, le Niveau Sophroliminal constitue une troisième forme de Conscience, propre à la Vivance Phronique .

En sophrologie caycédienne, il y a donc trois formes de conscience :

-Conscience éveillée

-Conscience sophroliminale

-Conscience endormie

  • Ce mot de 10 lettres, CONSCIENCE, est intimement lié à la Sophrologie, il en fait partie.
  • La forme de conscience la plus propice au travail sophrologique est la conscience sophronique. C’est vers là que l’on tend, séance après séance.
  • Bien sûr, il est associé à l’adjectif SOPHRONIQUE.
    Malgré cela, il semble difficile de tenter de définir cette école scientifique, qu’est la Sophrologie, sans s’interroger sur l’historique de cette faculté qu’est la CONSCIENCE.
  • Jusqu’où pouvons-nous remonter, dans notre passé, pour y puiser une trace de cette notion abstraite qu’est la CONSCIENCE
  • L’Homo Sapiens, il y a 100 000 ou 200 00 ans : il sait, mais ne sait pas qu’il sait, sa conscience est de type confusionnel.
  • L’Homme de Cro-Magnon, il y a 35000 ans, sait qu’il sait, et commence à s’individualiser. Sa conscience n’est plus fusionnelle.
  • Au VIème siècle avant JC,
    Confucius (latinisé de Kong Fu Zi, 551 av. J-C. – 479) philosophe chinois.

Partant du constat qu’il faut vivre en bonne société avec ses semblables, Confucius tisse un réseau de valeurs dont le but est l’harmonie des relations humaines
« La vraie nature humaine … est justement la conscience morale… »

  • Bouddha  (-596/-480), « l’éveillé », philosophe pragmatique,
    « Ceci est parce que cela est »,

« Tout est dans tout ».

-La pensée occidentale (analysée par les bouddhistes) semble dualiste.
Elle avance en s’opposant : objet/sujet, intérieur/extérieur, début/fin.
La conscience serait « binaire » réduite à la relation sujet/objet.

-La pensée orientale, c’est l’inter-être, l’impermanence, la non dualité, le non soi. La conscience, serait une relation à trois :

Le Sujet (qui perçoit)

L’Objet (qui est perçu)

La Base qui rend le sujet et l’objet possibles.
La conscience est comme une assiette = le dessus, le dessous, la substance, le matériau de base, la chose en soi, qui contient  le tout.

– Au IVème millénaire avant JC, l’homme s’organise, crée la cité, les lois, aménage une relation entre le sujet et l’objet.
Les premiers philosophes occidentaux apparaissent,

  • Socrate (-470/-399): philosophe grec, accoucheur des esprits (sa mère était sage-femme), artiste du dialogue et de la mise en question.
    C’est par la raison humaine que l’homme peut atteindre la connaissance de soi, et le bonheur.
    « Connais-toi toi-même, « Nul n’est méchant volontairement »,
  • Platon (-428/-348) : philosophe grec, élève de Socrate. En instaurant le dialogue comme mode philosophique (on en compte 28 authentiques), il devient l’instigateur de la psychothérapie verbale, du terpnos logos .
  • Aristote (-384/-322) : disciple de Platon, précepteur d’Alexandre le Grand. Il est considéré comme le père de la logique, du syllogisme.
  • Au IIème siècle Patanjali, philosophe indien, auteur d’aphorismes (définitions) sur le yoga, révélés en France par Schopenhauer. L’objet du yoga est la délivrance, par l’union de l’individu et de l’Absolu. Le yoga est une voie spirituelle : la pratique permet d’éprouver le corps, ses limites, et la conscience, sans limite. Le Raja-yoga est à l’origine de la méditation de type Dhyâna, utilisés dans le premier degré de la Relaxation Dynamique.
  • XIIIème siècle, les mystiques chrétiens rédigent des traités sur les états modifiés de conscience, superposables aux pratiques orientales.
    Il y a bien une universalité des processus de développement de la conscience.
  • Thomas d’Aquin (1227/1274), penseur de la religion chrétienne, se réfère à Aristote, réconcilie science et religion.
  • Bonaventure (1221/1274), grand maître de la théologie mystique, il rédigea trois voies de la vie spirituelle, que l’on pourrait comparer aux trois degrés de la RDC, avec une intentionnalité finale différente.
  • 1ère voie : phase de construction, l’âme prend conscience de sa misère
    (1er degré de la RDC, l’homme est dans la caverne, enchaîné, (cf. « la caverne » de Platon, dans le glossaire)
  • 2ème voie : illumination, se rapprocher de Dieu
    (2ème degré de la RDC, l’homme se rapproche de la porte de la caverne)
  • 3ème voie = vie unitive, se rapprocher de Dieu, extase, satori
    (c’est la sortie de la caverne, la découverte de la lumière, 3ème degré de la, RDC, conscience phronique)
  • XVIIème siècle, Galilée (1564/1642), Descartes (1596/1650)
    C’est la démarche scientifique, la réduction de l’objet, isolé de son environnement, qui va permettre d’élaborer des lois physiques et mathématiques, pour expliquer le monde et l’univers.
    « Discours sur la méthode »
    La science permet de prendre conscience de l’objet et de réduire sa magie. C’est le procès de Galilée, condamné par l’Inquisition.
  • XIXème et XXème siècle, HEGEL (1770/1831), Husserl (1859/1938), Caycedo (1932)

  • La phénoménologie (1,2,3) , méthode, science, philosophie,  permettant l’investigation de la Conscience humaine.

Décrire les actes de pensée, par lesquels nous atteignons les objets logiques, et non pas les expliquer.
C’est l’étude de ce qui apparaît, des phénomènes, sans référence à quelque réalité.

En analysant, chacun projette une partie de sa conscience, elle est différente pour chacun de nous, or, chaque phénomène est unique.

1 : La conscience pure n’existe pas, elle est toujours « conscience de… », il y a intentionnalité.

2
: L’Epokhé : c’est l’arrêt, la suspension de tout jugement, la mise entre parenthèses, se débarrasser des a priori, des présupposés.

3 : La Noèse-Noème : est l’acte même de penser et le noème est l’objet de cette pensée. Les deux sont toujours liés.

La Noèse, (du grec noêsis, intelligence) c’est l’action de la conscience, de « penser à » sans considérer l’objet pensé.

Elle concerne les modalités du cogito (le pensé) et non
le cogitatum (ce qui est pensé). La Noèse, c’est l’acte même de penser.

Le Noème
, (du grec noêma, la pensée) est un objet intentionnel de pensée, c’est « l’objet visé « . C’est le but de la noèse; la fonction « quel objet? » est appropriée par la conscience à l’instant donné. Ce qui permet l’accès à l’essence des « objets du monde ».

Le Noème, c’est la direction de la conscience en tant qu’elle s’adresse à un objet intentionnel, c’est la représentation de la noèse, l’intentionnalité.

Dans l’Epokhé, il ne subsiste que le Noème (l’acte de visé) sans aucune part, autant que faire ce peut, de Noèse.

Quand je procède ainsi,

Je ne nie donc pas ce  » monde  » comme si j’étais sophiste ;

Je ne mets pas en doute son existence comme si j’étais sceptique ;

Mais j’opère l’Epokhé  » phénoménologique  » qui m’interdit absolument tout jugement sur l’existence spatio-temporelle.

  • La méthodologie sophrologique, en augmentant nos capacités de concentration, facilite ce travail de parenthèse.
  • La conscience phénoménologique tente de donner des bases scientifiques à la philosophie, et des bases philosophiques à la science.
  • La conscience Sophronique permet d’accéder à la libération de la Conscience.

C‘est la PHENOMENOLOGIE

qui conduit à la

CONSCIENCE SOPHRONIQUE

Après avoir tenté une approche historique de la Sophrologie,

puis un voyage dans le passé, à la recherche de la construction, de l’élaboration, dans le temps, de cette notion abstraite qu’est la conscience,

je vous propose, maintenant, de continuer le chemin, de nous diriger vers certains champs d’application, certaines techniques que propose la Sophrologie…sophrologie