La Sophrologie: Définitions

CHAMPS D’APPLICATION

La méthode Caycedo enseigne et pratique les

  • 12 degrés de la RDC (Relaxation Dynamique de Caycedo),
  • Divisés en

    3 Cycles : Réductif, Radical, Existentiel.

C’est le PREMIER CYCLE (Réductif, ou fondamental) qui retiendra mon attention :

  • Lors des séances de sophrologie, je pratique les

    QUATRE PREMIERS DEGRES
    de la RDC.

Ces 4 degrés de la RDC permettent une transformation du pratiquant, de la conscience ordinaire, vers une vivance, puis une Vivance Phronique

La-caverne-de-Platon-de-Michiel-CoxcieCette évolution peut être illustrée avec un extrait de
la République, de PLATON, dans le livre VII,
l’épisode de « La Caverne » (cf. Annexe).
Dans cette allégorie, Platon évoque

  • L’homme enchaîné, prisonnier de ses certitudes, à l’intérieur de sa caverne. (1er degré)
  • Il devra oser enlever ses chaînes (2ème degré)
  • Puis se diriger vers la sortie (3ème degré)
  • Pour sortir, malgré le soleil éblouissant (4ème degré)

Ces quatre étapes semblent suivre les quatre degrés de la RDC.

  • LE PREMIER DEGRE est celui de l’homme dans la Caverne.
    Le PRESENT, ici et maintenant. C’est la prise de conscience de son corps, de son moi corporel, grâce à la récupération (lorsqu’on effectue un mouvement, « récupérer », c’est prendre le temps d’écouter son corps après le mouvement, d’accueillir les sensations, sans aucune interprétation, juste écouter, récupérer). Pour Caycedo, « récupérer », c’est la pause phronique d’intégration
    C’est le temps de la CONCENTRATION. La prise de conscience de cinq centres de blocage corporel , des sept anneaux de la cuirasse .
    C’est la mise en relation avec la terre, le centre de gravité, le hara (centre vital et énergétique de l’être humain pour les Japonais et les Chinois, situé à trois doigts, sous le nombril.)
    Découverte de la Vivance Phronique .

  • LE DEUXIEME DEGRE est celui de l’homme dans la Caverne qui enlève ses chaînes.
    C’est le FUTUR, dans la temporalité. La découverte de la conscience extérieure de soi. Le sujet se contemple lui-même. Il apprécie la relation de son corps avec lui-même, la joie d’y vivre, de l’habiter, du plaisir de l’enracinement.
    « Le corps est limité, la conscience illimitée ».
    C’est le temps de la CONTEMPLATION. Les techniques pouvant aider à cette découverte sont puisées dans le bouddhisme. C’est la prise de conscience de ses cinq sens… et la structuration du sixième =
    la conscience de soi.
    C’est le second niveau de la Vivance, la Vivance phronique de l’esprit.

 

  • LE TROISIEME DEGRE est celui de l’homme libre, dans la Caverne qui se dirige vers la sortie.
    C’est le PASSE en temporalité. Le temps de la réflexion, de la MEDITATION. La technique permettant d’y accéder nous vient du ZEN . On accède par la suppression des antinomies Moi/Non Moi, on apprend à cultiver le doute : les Koans , pour atteindre l’intuition. L’acceptation permet de sortir de ses peurs, de ses angoisses.
    Le corps = l’esprit = 1
    C’est la Vivance phronique de la rencontre du corps et de l’esprit.

 

  • LE QUATRIEME DEGRE est celui de l’homme libre, qui sort de la Caverne, ébloui par le soleil. Il devient phénomène.
    C’est la phase EXISTENTIELLE. C’est la Vivance phronique des valeurs.
    C’est le temps de vivre dans son existence son MOI phronique .

 

  • En séance, c’est la position (de « ponere » = poser) qui est première. Si l’on souhaite appliquer les bénéfices des techniques pratiquées, alors, les mouvements de la vie quotidienne seront les meilleures : assis ou debout.
  • Bien sûr, rien n’empêche de pratiquer la position allongée (délicieuse), ou même le mouvement (nous verrons plus loin, lors d’une description de séances avec les enfants)…
  • La façon la plus habituelle, en séance de sophrologie, de s’installer, reste la position assise ordinaire.
  • Il convient, pour cela, de définir correctement ce « positionnement » (= opération par laquelle on pose automatiquement dans une position requise »  Petit ROBERT) assis de relaxation.
    Il sera utilisé dans le premier, deuxième et troisième degré de la RDC.

 

  • LA POSTURE ISOCAY

(Intégration Sophrologique Caycédienne)

 

  • Il suffit de se placer confortablement sur une chaise, sans s’adosser, sans s’appuyer, les épaules relâchées, les mains ouvertes sur les cuisses, la tête droite, en équilibre, le tronc un peu en avant, afin de bouger le centre de gravité, et libérer le haut du corps.
  • La respiration est calme, libre.
  • C’est le premier moyen pour partir à la conquête de la conscience sophroliminale, selon Caycedo, dans son actualisation en 2001.
    (cf. Niveau de conscience, p.5)
    Cette posture permet au patient (j’emploie ce terme, pour sa dimension de patience nécessaire à une transformation future, bien sûr, il est aussi client, puisqu’il y a rétribution de sa part) de partir à la rencontre des

  • LES 5 SYSTEMES ISOCAY :

La rencontre entre le corps et l’esprit, se nomme

le Moi Phronique.

  • Cette rencontre du corps et de l’esprit, en Conscience, pendant la sophronisation, produit les transformations de l’être.
    Un nouvel espace de conscience se constitue, se développe, suite à l’entraînement sophrologique :

la Région Phronique.

  • Cette expérience vécue, pourvue d’une intentionnalité est la Vivance , elle est accessible dès la sophronisation de base.
  • C’est la répétition de la Vivance qui conduit à la transformation de l’être, en trois étapes :
    la découverte, la conquête, la transformation.
  • L’objectif serait d’obtenir une transformation du corps et de l’esprit, par la répétition de ces pratiques d’entraînement sophrologique.
    C’est le Processus vivantiel de l’être.
  • Ce processus est basé sur trois éléments essentiels : la respiration, la corporalité et l’intentionnalité.
  • Les 5 systèmes ISOCAY sont des moyens pour accéder à la Vivance, à la découverte, à la transformation.
    Chacun des 5 systèmes est composé d’une REGION et d’un POINT D’INTEGRATION (point de repère mais aussi de centrage).
  • Le corps est ainsi découpé en 5 différents ensembles anatomo-physiologiques cohérents.
    Ils deviendront des lieux de Vivance Phronique facilité.

 

  • 1er système : c’est la REGION de la tête et du visage. POINT D’INTEGRATION est le front.

 

  • 2ème système : c’est la REGION comprenant le cou, la nuque, les épaules, la partie externe des bras, avant-bras et mains. POINT D’INTEGRATION est la thyroïde.

 

  • 3ème système : c’est la REGION du thorax, de la colonne vertébrale, de la coface interne des bras, avant-bras et mains. Le sternum est le POINT D’INTEGRATION.

 

  • 4ème système : c’est la REGION de l’abdomen, de la colonne vertébrale lombaire. Le POINT D’INTEGRATION est 4cm au-dessus du nombril.

 

  • 5ème système : c’est la REGION du bassin, du périnée et des membres inférieurs. Le POINT D’INTEGRATION est 4cm au-dessous du nombril.
    Lors des séances de sophrologie, on apprendra :

-à se concentrer sur ces REGIONS, sur ces POINTS D’INTEGRATION.

-à prendre conscience des ressentis, à les accueillir, sans les juger. Pouvoir découvrir, de façon individuelle ce que chaque système représente pour soi, de façon intime et personnelle.

  • Lorsque ces POINTS D’INTEGRATION sont présents, établis, existent, il est intéressant de s’y promener, de les découvrir, comme de nouveaux territoires, d’y respirer, d’y placer de la chaleur, de la couleur…de s’y installer et d’y être bien.

Laisser le phénomène se faire.

  • L’IMAGE CORPORELLE diffère du SCHEMA CORPOREL en ce qu’elle correspond à la représentation mentale de ce qu’est notre corps-expression.
  • Activer, mobiliser et vivre à travers eux, dans notre corps, permet une nouvelle dimension de son schéma corporel, de l’image de son corps.

  • Paul Schilder (1886-1940) invente l’expression Image du corps en désignant par là une représentation à la fois consciente et inconsciente du corps. Son angle d’étude sera neurophysiologique, uniquement.
  • L’expression ne désigne pas seulement une connaissance physiologique, mais renvoie également au concept de libido (désir sexuel) et à la signification sociale du corps.
  • L’image du corps se construit à force d’expériences…quelles qu’elles soient.

« Un comportement n’est pas codé par un gène.
Chaque individu a une sensibilité génétique et acquise qui apporte un goût du monde.
Un déterminant génétique, même puissant, n’est pas prédicteur de pathologie biologique ou psychologique, car il y a coexistence des gènes ET du milieu écologique, avec les circonstances de l’existence….
il y a résilience ou aggravation. »

(Boris Cyrulnick)

  • Avec cet éclairage psychologique, les thérapeutes possèdent ainsi un outil précieux pour permettre à un patient d’entrer en contact avec l’image de son corps, d’en prendre conscience, de façon pratique, voire ludique.
  • Quels que soient son âge, sa culture, son sexe, sa croyance, sa pathologie ou pas, son mal être, sa demande, son angoisse…
  • Lorsque le corps parle, ou crie, il est important de l’écouter,
    dans le mouvement (enfants hyper actifs) ou le calme (paralysies),
    pour mieux l’entendre, et peut-être lui répondre, ou du moins, entamer un dialogue avec lui ?
  • Evidemment, le corps possède une mémoire, évidemment, l’âme et la chair sont liées (pour paraphraser Boris Cyrulnik)…

 

  • Difficile d’évoquer la conscience sans évoquer son autre moitié,                     l’inconscient.
    On parle d’inconscient depuis le XIXème siècle.

Freud évoque le refoulement, comme l’empêchement de prendre conscience d’une représentation affective insupportable.

Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, éthologue, expose une doctrine qui divise l’âme en trois parties : l’intellect, le désir et la passion.

Il a recours à une métaphore, empruntée au mythe de l’attelage ailé, chez Platon.
Boris Cyrulnik compare l’âme à un cocher qui mène deux chevaux, comme deux aspirations opposées, l’une aspire au divin, l’autre, aux plaisirs de la chair.
Et pourtant, l’attelage avance sur le même chemin !

Un cheval représente l’inconscient cognitif

l’autre cheval serait l’inconscient freudien.

Ils tirent, en s’opposant, un même attelage, sur un même chemin.

  • L’inconscient cognitif, serait, pour Boris Cyrulnik, une empreinte sensorielle, venue de l’extérieur, qui peut se frayer une trace dans le cerveau, il peut y avoir mémoire mais, sans souvenir.
  • L’empreinte éthologique serait un prototype de l’inconscient cognitif.
    Elle a lieu avant le langage, la mise en mots des affects.
  • L’inconscient cognitif résiderait dans la mémoire imprégnée dans le roc du biologique, à un stade pré psychanalytique, où les souvenirs sont impossibles.
  • Ce serait l’inconscient cognitif qui donnerait le goût au monde.

Cet inconscient cognitif,

ne sait pas qu’il sait.

(cf p.8, HomoSapiens)

L’inconscient freudien, c’est un souvenir qui peut rester inconscient, qui n’est pas oublié.
Le sujet n’arrive pas à en prendre la mesure, ou s’arrange pour ne pas le faire émerger : cela permet de garder une relation paisible avec soi-même, son entourage, sa culture.

Rester en PAIX.


Cet inconscient freudien

s’arrange pour ne pas savoir.

  • On ne peut se promener dans la région phronique, cette  région de rencontre entre le corps et l’esprit, en négligeant ce concept d’inconscient.
  • Même si la société nous habitue à penser de façon souvent binaire, cloisonnée, en catégories séparées, à faire galoper le cheval du corps dans un autre monde que le cheval de l’âme (de la conscience ?)…à nous de réunir ces chevaux, de leur parler, de les apprivoiser, de les habituer à se côtoyer,  un peu, à y prendre goût, jusqu’à trouver cette promiscuité naturelle, normale, ordinaire, voire délicieuse…
  • La sophrologie peut aider à cette prise de conscience…
    Je vais tenter de partager avec vous une partie de mon expérience professionnelle orthophonique et sophrologique.
  • Une étape reste à franchir, cependant, avant d’aborder le chapitre de mon expérience professionnelle.
    C’est l’escale personnelle…