L’aliénation parentale, usurpation d’enfants entre parents, Liliane PERRONE

L’aliénation parentale, usurpation d’enfants entre parents :

Liliane PERRONE

  • howard-gardner-316Ce genre de travail est impossible à réaliser seul, le partenariat est indispensable. L’aliénation parentale est une notion créée par GARDNER, en Amérique, dans les années 1960, dans une Amérique où le féminisme était très présent.
  • L’aliénation traite aussi bien les hommes que les femmes, celles-ci ont beaucoup critiqué Gardner. Ce concept l’a été en dehors de la théorie systémique, qui n’en était qu’à ses balbutiements, c’est une théorisation de type individuel, or la problématique groupale et familiale dans l’aliénation est un fait avéré.
  • L’enfant sera toujours l’abusé, quelle que soit la réalité, des parents abuseurs qui s’accusent mutuellement, à tort ou à raison.

Tu me quittes tu n’auras plus d’enfants,  tu ne seras plus mère. ‘

 Le conflit conjugal dévie dans la sphère parentale. La problématique du couple se révèle lors du divorce, elle n’est pas induite par le divorce, elle existait avant.SAP

  • Les enfants sont piégés, deviennent acteurs qui collaborent avec la solution conflictuelle entre les conjoints, la relation filiale est compromise, les enfants sont pris en otage sous l’emprise de l’autre parent.
  •  ‘ Petits meurtres entre ‘ anciens ‘ amis. ‘
  •  ‘ La narrative ‘ est la  construction de la vérité, perçue comme vraie par celui qui parle de l’autre. La narrative amoureuse se converti en narrative de haine. Tout couple qui tient la route a accepté de gérer ses frustrations de ce que l’autre est vraiment, c’est le véritable mariage. Si les frustrations sont trop violentes par rapport à la réalité, alors, la narrative destructrice de la haine, du conflit, de la violence, de l’agressivité, fera place à celle de l’amitié, de soutien, de la collaboration.
  • La narrative de l’indifférence n’est pas destructrice. La narrative de la haine peut dériver dans la narrative de la parentalité et aspirer les enfants dans cette haine. L’enfant peut courir le risque d’être ‘ oublié ‘ en tant que personne, en tant qu’être à protéger, en tant qu’être qui a le droit d’aimer chacun de ses parents
  •  L’enfant se sent coupable d’aimer l’autre désigné comme responsable du malheur de la famille. Le conflit de loyauté paralysant : L’enfant peut, même avec difficulté, aimer, investir la relation avec les deux parents, mais il lui est interdit de dire aux parents-à-protéger, son amour pour l’autre parent ?
  •  L’enfant est amené à protéger le parent en taisant, face à lui, cet amour qui lui a été signifié comme ‘ douloureux ‘ pour ce dernier. L’enfant prend soin du parent qui souffre, il est en grande empathie avec la personne vue comme la victime. La loyauté, n’est pas l’opinion, elle se traduit par un comportement, un message de protection, rassurant, adressé au parent à protéger :
  • ‘ Je ne veux plus voir mon père ‘ = ‘ maman je t’aime ! ‘ Un enfant est loyal, il ne veut pas se faire traiter de ‘ traître ‘ en partant avec l’ennemi. L’enfant est loyal mais pas aliéné, leur cœur continue à tisser un lien avec les deux parents.
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  •  CONSÉQUENCES : comportements de l’enfant devant les parents.
  • Ambivalence : l’enfant ne sait plus ce qui est + ou -, inquiet d’aimer quelqu’un de -, se critique.
  •  Prudence : l’enfant ne raconte rien, clivage entre 2 mondes, monde schizophrénique.
  •  Tristesse : déprimé, deuil, perte de l’objet investi positivement.
  •  USURPATION D’ENFANTS ENTRE PARENTS : Kidnapping, enlèvement, aliénation parentale. Organisation relationnelle qui amène l’enfant à haïr l’un des deux parents, quand il n’y a pas de raison objectivable, en dehors du fait de la volonté du parent (aliénant) de détruire la possibilité pour l’autre parent (aliéné) d’être aimé par l’enfant.
  • Quand l’enfant prend conscience de cette manipulation, plus tard, cela sera très destructeur pour lui, sera envahi d’une culpabilité énorme, tentative de suicide possible. En cas de maltraitance avérée, s’il y a  violence agression : il y aura échange de coups, pas d’aliénation possible violence punition :
  • soit, l’enfant se dit ‘ je le mérite ‘, cet enfant accepte et ne sera pas aliéné  soit l’enfant se dit ‘ je ne le mérite pas ‘ et la mère traite le père -, alors, l’enfant sera aspiré, aliéné, sans réparation possible.
  • Pour qu’il y ait réparation, il faut qu’il y ait excuse, pour que l’enfant puisse récupérer sa dignité, seule la séparation et la punition de l’adulte maltraitant ne suffit pas.
  •  L’adulte ne protège pas l’enfant, c’est d’une autre nature que le conflit de loyauté, il y a une envie de meurtre, tuer l’autre. Lorsque le parent n’investit pas l’enfant, le maltraite l’humilie, le disqualifie , on ne parlera pas d’aliénation car il a des raisons pour ne pas aimer le parent.
  •  L’enfant non programmé est en empathie avec le parent qui souffre, l’enfant programmé ne sera pas en empathie avec celui qui souffre.
  • L’emprise c’est lorsque A est en position haute par rapport à B et tente d’emprisonner psychiquement l’autre. Le parent (aliéné) pour sa part, de trouve dans le difficulté de développer les comportements qui limitent ou neutralisent une telle programmation.
  •  Le parent aliénant sera intrusif, rentre par effraction dans l’intimité de l’enfant et menace de tuer l’autre parent en rendant l’enfant responsable. L’enfant programmé prend à son compte la haine de l’ensemble des conjoints pour l’autre, en apportant sa propre collaboration au maintien du conflit.
  •  Si la tentative d’aliénation réussie, l’enfant ne signe pas l’ambivalence et la culpabilité par rapport au parent aliéné. Les enfants étendent leur refus à tout le réseau familial du parent aliéné.

CONSÉQUENCES :

L’enfant se trouve à haïr et à rejeter un parent qu’il aime et dont il a besoin. L’avenir du lien parent aliéné/enfant est gravement compromis dans les cas d’un hiatus de plusieurs années dans la relation.

ATTENTION : plus le temps passe, plus la rupture est importante, plus la relation sans trop de culpabilité de l’enfant vis-à-vis du parent aliénant sera difficile, il gardera son image négative.

  • Le parent aliénant est très entreprenant, actif, piégeant les avocats qui ne peuvent le raisonner, sinon, il changera d’avocat. Politiquement correct, +II, accroc à la position haute. Le parent aliéné sera -I ou -II. Le taux de réussite est plus faible que le taux d’échec, mais cela progresse.
  • L’aliénation parentale n’est pas reconnue dans le DSM, ni ne France, mais reconnue en EUROPE.
  •  Le parent aliéné devient un étranger pour l’enfant.  Les interactions construisent la relation. Dans une relation en construction, il est nécessaire d’avoir beaucoup d’interactions, la qualité ne suffit pas.  Par contre, le parent aliénant deviendra le modèle principal identitaire pour l’enfant, alors que c’est le parent le plus toxique, pathologique, pervers.
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INDICATEURS CHEZ L’ENFANT :

Campagne de dénigrement du parent, par acte ou parole.

  • Justifications futiles : l’enfant donne des prétextes peu crédibles ou absurdes.
  • Absence d’ambivalence : l’enfant est sûr de lui, sentiment manichéen, sans équivoque.
  • Phénomène d’indépendance : l’enfant affirme qu’il n’est pas aidé, ni influencé.
  • Soutien délibéré au parent aliénant : l’enfant prend d’une façon réfléchie la défense du parent aliénant.
  • Absence de culpabilité : face au  dénigrement ou à l’exploitation.
  • Scénarios empruntés : manifestement pas vécus. Absence d’empathie face au parent souffrant d’exclusion : il devient insensible à la douleur de l’autre.
  •  Les enfants parlent comme des perroquets : utilisent des formules d’adulte, plus que du mimétisme, ils ne saisissent pas le sens, message ‘ creux ‘. S’il y a présence de 3 ou 4 indicateurs présents, il y a suspicion d’aliénation parentale.

SEQUELLES :

Lorsque les enfants deviennent adultes. Dépression chronique, isolement, sentiment incontrôlable de culpabilité, manque d’organisation, comportement suicidaire, addiction à la drogue.