PROCESSUS DE DEUIL, PROCESSUS DE CICATRISATION, Christophe FAURE

DEUIL

YT conférence Christophe FAURE

https://www.youtube.com/watch?v=FWOciA-qG2Q

Certitude absolue, de la personne endeuillée,  que leur vie sera lourde et pesante tout le temps

Il y a un processus, le deuil n’est pas un ETAT mais un MOUVEMENT, il y a une vraie promesse si on créé les conditions (être accompagné, par exemple), de sortir de cette zone de souffrance qu’on croyait à tout jamais notre horizon.

Une potentielle croissance est possible, par rapport à ce deuil.

Très difficile à entendre, mais les accompagnants on a besoin de savoir que c’est possible.

« Je ne vais pas m’en sortir », une partie en soi reste blessée à tout jamais, elle ne doit pas envahir toute la personne, mais libérer des espaces, ouvrir, co-existence d’une souffrance et  d’une capacité à aimer encore.

Mécanisme de cicatrisation  une très grande blessure physique, il va y avoir un processus naturel intelligent, spontané, salvateur, pour enclencher la cicatrisation. La plaie ne peut pas rester béante, car risque de mise en danger de l’intégrité du corps : mécanisme de protection intelligent qui se met en place.

Le signe du traumatisme sera toujours visible (cicatrice), et parfois quand je tape dessus (Noël, anniversaire, fête des mères…) ça fera mal, ça réactivera des souvenir, ais n’empêchera pas le processus de cicatrisation.

Psychiquement, au moment de la perte j’aurai une cicatrice et AU DELA DE CE QUE JE DECIDE, le  processus de cicatrisation psychique  (DEUIL)

Remettre la peine à sa juste place, pour continuer à vivre, on passe du stade

Réanimation

Soins intensifs

Hospitalisation

Sortir de l’hôpital, bien que encore fragile

Pour retrouver sa vie

On a besoin de soignants pour prendre soin de la plaie, pas du processus, même si ça fait mal,

Processus DE DEUIL =  Processus de cicatrisation, spontané, naturel

(Attention souvent confusion entre deuil et Oubli)

Soins,  Ecoute, rituels à créer, mettre des mots sur la peur, déprime, culpabilité = TRAVAIL DE DEUIL

 

Prendre soin de toi comme de ton corps lorsqu’il y a une blessure, je ne peux pas t’empêcher d’avoir mal, je peux t’aider à ne plus être submerger par cette souffrance.

Evolution sinusoïdale : mieux-moins bien, mieux,-moins-bien

En couple, cette évolution sinusoïdal peut entrer en interférence, le papa eut être up et la mère down au même temps T, ce qui peut générer de la colère, de l’incompréhension, source de mal entendu sur la relation de souffrance

Si l’on rajoute la famille, chaque personne aura un lien émotionnel spécifique pour la même perte, les besoins diffèrent au moment T.

 

« La moitié des couples qui perdent un enfant se séparent » = FAUX

VRAI si les dysfonctionnements dans le couple existaient AVANT….alors la mort = élément déclencheur.

Le papa est une sphère, le processus de deuil nous amène au cœur du cœur de nous même, LENTEMENT

La maman est aussi une sphère, est ramenée au cœur du cœur d’elle-même, il y aura toujours une distance ente ces 2 sphères,  même s’il y a AMOUR, il y aura toujours un sentiment de solitude, l’aide ne sera jamais assez, puisque SEUL le retour de l’être aimé pourra combler.

1 DEUIL  = 1 personne unique

 

Processus de deuil sera déterminé par QUI on EST :

Sur un corps en pleine santé, le support sera plus fort, sur un corps abîmé, le processus se fera moins bien car le support est abîmé

Sur 100% d’énergie nécessaire à la journée, le processus de deuil va dévorer 40% peut-être, l’épuisement sera premier, durant 1 à 2 années, car l’énergie psychique demande de l’énergie pour métaboliser  cette énorme peine  et de la PATIENCE.

Le vécu émotionnel  du deuil est conditionné par le vécu  AVANT

3 temps du temps :

-LES CIRCONSTANCES  du décès (attendu, inattendu) :  si inattendu, cela pourra engendrer un syndrome de stress post traumatique. Les symptômes : 2-3 mois après le décès, invasions d’images intrusives (images qui s’imposent), état d’hypervigilence  être sur le qui-vive, certitude de l’arrivée d’une catastrophe, l’évitement, plus ou moins conscient  de ce qui me relie avec l’épisode initial.

-Le temps du DIAGNOSTIC : cette violence peut générer aussi un stress post traumatique

-Rencontre  de la personne et création du lien émotionnel rompu

 

Avoir la connaissance du processus de Deuil, on a le pouvoir de s’accueillir, comprendre être intelligent par rapport à sa propre souffrance

3 questions, 5 tiroirs :

  • QUI as-tu perdu? quelle personne (montre-moi sa photo, zones d’ombre, de lumière) et quelle nature de relation ? Redire encore et encore  l’histoire en la vidant progressivement de la charge émotionnelle qui est source de souffrance, comme un l ivre qu’on relit encore et encore pour le vider de la douleur
  • QUOI? Que s’est-il passé, le RECIT = circonstances du décès par le menu, par le détail, encore et encore, pour enlever une fine couche de la charge émotionnelle qui est l’objet même de ta souffrance
  • Ou en es-tu ??

5 TIROIRS = le corps est comme un miroir en 5 facettes

CORPS : comment prends-tu soin de ton corps, sommeil, alimentation, activité physique… « pas envie » à opposer avec « utile/pas utile »

QUI SONT TES ALLIES ?  Environnement social, vécu subjectif d’un réseau de soutien de qualité, plus de 3 personnes, à nommer….contre l’isolement = facteur de risque

Où EN ETES VOUS AU NIVEAU DES ÉMOTIONS : parle-moi de tes peurs, de tes culpabilité, de ta colère, de ta déprime de tes idées suicidaire…encore et encore…

Où en es-tu au niveau de tes finances ?

Où en es-tu au niveau spirituel ? Le sens des choses, la transcendance….

 

LES 4 TACHES DU TRAVAIL DE DEUIL :

Tâches, choses à accomplir, pas chronologique

  • Reconnaître la réalité du décès, ce n’est pas accepter, que toutes les strates de notre être soit informé de cette réalité, savoir que c’est ainsi, différence entre la réalité et ce que je voudrais que ce soit, c’est la souffrance, la mettre en phase avec ce qui est
  • Exprimer ce que je ressens, ne pas verrouiller à l’intérieur.
  • Maintenir un lien approprié avec la personne disparue. Un lien qui approprié cad qui ne fait pas entrave avec le fonctionnement normal dans le monde
  • Réinvestir le monde, revivre à nouveau, aimer à nouveau possible que si le lien est approprié.

Etre en lien avec nos 5 sens, lien objectif, extérieur sensoriellement déterminé, porté par mes sens.

L’enjeu du deuil est de passer d’une relation extérieure à une relation intérieure, cela demande un temps énorme, le TEMPS DU DEUIL, introjection, mettre en moi le lien extérieur dans le monde, et pouvoir continuer à vivre sa vie avec un lien sans PERTE dans le monde subjectif, présence de toi en moi, même si ce n’est pas ce que je souhaite.

Introjection

  • La relation, avec le décès, disparaît, mon esprit met en place une protection, anesthésie
  • Après les obsèques, moment de transition entre le choc et le début du réel, entre 6 et 10 mois, je ne te vois plus mais je mets des photos de toi partout, je ne te sens plus, je mets tes pulls…
  • Phase de déstructuration, tout ce que j’investissais dans le monde pour maintenir la relation, revient à moi. Période la plus difficile dans le vécu du deuil, le MANQUE devient énorme, moins de protection sociale, il n’y a pas assez de toi en moi pour ne pas te perdre…Dure souvent 1 an, prend la couleur du vécu dépressif, ce n’est pas une dépression, c’est le chagrin, la peine, le passage obligé du vécu du deuil, aucun médicament ne sera utile ! 1er anniversaire du décès, la réactivation peut être très présente. On a la certitude qu’on s’en sortira jamais, projection de l’état émotionnel du présent sur l’avenir, or c’est un PROCESSUS, ce n’est pas un état, c’est long, mais pas figé !

Il y a toujours une rythmicité : je vais bien-je vais moins bien-je vais bien-je vais moins bien…..

 

  • RESTRUCUTRATION, on construit à l’intérieur de soi, reconstruction progressive du lien intime ave la personne décédée, cela met des années…

L’intérieur vous dit qu’il sait que le plus gros de ma peine est derrière moi, « faire son deuil » est une expression idiote, on ne FAIT pas son deuil, on se construit intérieurement autrement.

On ne pense pas à sa respiration et pourtant on respire tout le temps, jamais perdu, toujours présente tout le temps, sans trahison, sans abandon, le point de souffrance de l’absence a trouvé sa juste place, relation intérieure subjective, non sensoriellement déterminée.

La reconstruction se fera avec les briques qui sont les nôtres, tout dépend de la qualité de nos briques : note environnement, notre éducation, note être, nos capacités de défense…On peut se reconstruire quelques crans en-dessous de ce qu’on était…

Qui suis-je devenu par le fait d’avoir été aimé par toi ? Héritage spirituel de la personne, vie enrichie ou non, un gain ?

A cause de ou grâce à… je suis différente, plus ouverte, plus attentive aux autres et à moi-même, gratitude dans mon cœur, malgré le manque qui n’écrase plus, en ton nom, je….

Ne pas avoir peur, accueillir, transmettre, briser le tabou issu de l’ignorance du processus.