Rencontre et séparation

Rencontres et séparations

portrait-02Conférence Salomé décembre 2009

Les séparations peuvent être nécessaires, choisies, imposées.

  • Il est nécessaire, pour l’enfant, de se séparer du ventre de sa mère et aussi de se séparer de l’enfant imaginaire de celle-ci et du père.
  • Un enfant trop « fidèle » au désir parental, peut devenir un enfant « réparateur » du désir imaginaire parental, réparer une blessure narcissique cachée.
  • Si le désir du père est d’avoir un fils est qu’il a une fille, la fille peut prendre conscience du désir paternel, se l’approprier, pour réparer, et devenir un enfant fidèle. Pour se séparer de ce désir , qui n’est pas celui de l’enfant, il faut d’abord en prendre conscience, puis rendre le désir au parent, et enfin vivre pour soi-même, avec ses propres désirs, envies.
  • Toute perte « subie » est une violence.
  • Exemple : un grand-père meurt subitement, il était très proche de sa petite fille, pour elle, cette « séparation » est violente. Il faut trouver 2 objets symboliques pour rendre la violence reçue par cette perte, cette mort subite, à laquelle on ne peut se préparer. pour lui rendre l’amour qu’elle avait encore à lui donner, si il avait vécu encore…
  • Pour ne pas garder cet amour inemployé, et le donner à un autre homme, plus âgé qu’elle, cet amour ne lui serait pas destiné.
  • Attention, il se peut que l’on mette un autre sens à un même discours. Le discours énoncé n’est pas toujours le message entendu : « J’ai perdu mon mari » dit la veuve à une voisine. L’enfant, orphelin, peut entendre « elle a perdu mon père dans la forêt, comme le petit Poucet », et cet enfant ira chercher longtemps son père « perdu », croira peut-être le retrouver dans un homme plus âgé, qu’elle épousera, croyant retrouver ce qu’elle cherche, encore et encore, inlassablement.
  •  A un enfant bruyant, actif, on peut dire « Arrête de faire du bruit, on ne s’entend plus ! » Lorsque les parents de cet enfant se séparent, on lui donne comme cause « Parce qu’ils ne s’entendent plus ! »… Il se peut que cet enfant hyper actif devienne « silencieux », se pensant la cause du désaccord parental et de leur séparation. Attention à la différence entre ce qui est dit et ce qui est entendu.
  • Parler à l’autre, éviter de parler sur l’autre. Une approche transgénérationnelle ou psycho généalogique permet de prendre conscience d’un problème, non résolu, de génération en génération, et qui perdure sur les autres générations à venir.
  •  D’où l’importance de nettoyer sa propre tuyauterie relationnelle.
  •  Je suis responsable de ce que j’éprouve.
  • Système S.A.P.P.E. Système antirelationnel qui domine aujourd’hui dans la plupart des relations.
  •  Les Injonctions

injonctionsles Injonctions ….

Les injonctions sont de véritables carcans qui servent de garde-fou ou de censure à l’expression possible d’un irrationnel qui pourrait s’ouvrir sur la créativité ou la liberté d’être.

Les Menaces

menaces

Les injonctions implicites ou explicites, directes ou indirectes, contenues parfois dans des phrases banales, freinent la vitalité, et veulent contrôler l’imaginaire et l’irrationnel dans la vie d’une personne.

Dévalorisations et Disqualifications…

devalorisations

Les disqualifications pratiquées sur l’autre visent à blesser, avec l’illusion de l’amener à changer de comportement. La comparaison est souvent associée à la dévalorisation. Je peux aussi pratiquer cela vis à vis de moi-même.

Culpabilisations

culpabilisations

La culpabilisation vise à maintenir une dépendance, à laisser croire à l’autre qu’il est responsable de notre difficulté, malaise ou souffrance. Elle permet de retarder l’affirmation, les tentatives de différenciation. Elle induit un ressenti
qu’il est important de ne pas confondre avec le sentiment de culpabilité.

Chantage

chantage

Le chantage, tentative pour influencer le comportement ou la décision de l’autre contre ses propres choix ou désirs, ne fonctionne que si j’adhère à ses injonctions et si je me soumets à la menace énoncée.

Rapports dominant / dominé…

dominant

Les chantages multiples favorisent les rapports dominants / dominés, bourreaux / victimes. Ils oscillent généralement entre opposition et soumission. Cela ne marche que si j’y collabore en me soumettant aux menaces, ou en adhérant aux injonctions.

Essayer de se séparer de ce système SAPPE :
sappe-definition-tableau
Et pour cela il faut en prendre conscience. Dans toute relation, nous sommes 3 : l’autre, la relation et moi.

  • Exemple de messages positifs : Vivance,  Estime de soi, Confiance en soi, Plaisir d’être, Énergétigène, Amour Parler à l’autre, éviter de parler sur l’autre.
    injonctions
    La mise en mots a pour but la rencontre, la tentative d’échange. Le dialogue est une succession d’échanges dans lesquels chacun a la possibilité de :

• se dire
• de témoigner
• de se positionner

en son nom propre, pour être entendu. Ne plus accepter de laisser l’autre parler sur moi.

Parler sur l’autre est une forme de terrorisme relationnel qui a pour but une tentative de substitution :

• de mon désir par celui de l’autre.
• de faire passer mon besoin avant le sien.
• de remplacer son idéologie par la mienne.

Il peut s’exprimer de lautre_parler_sur_moifaçon plus ou moins subtile en prenant des formes de bienveillance
ou de paternalisme. Il m’appartient de ne plus me laisser définir ou influencer par l’autre en me positionnant clairement, en prenant la liberté de me confronter.

Messages cadeaux.
message_cadeau
Une relation saine me nourrit, me vivifie. Elle est énergétigène pour moi. Elle peut se transformer en lien suffisamment solide pour résister aux malentendus, aux avatars inévitables de la communication et à l’évolution différenciée des protagonistes.

Messages de violence.
message_de_violence
Une relation qui n’est pas entretenue, s’abîme, se détériore, se pollue, s’encombre de déchets relationnels.

  • Elle est énergétivore pour chacun des protagonistes. Il est possible d’apprendre à la protéger à chacun des bouts, en ne laissant pas venir ou en ne gardant pas le négatif ; en trouvant la bonne distance entre les demandes et les attentes de l’autre et mes possibles et ma disponibilité.
  • Favoriser l’accès au ressenti en permettant le partage du vécu.
    parler_sur_nous
    L’émotion est un langage avec lequel nous tentons de montrer ou de cacher ce qui retentit en nous. Au travers de l’expression de la joie, des peurs, de la colère, de la tristesse, de l’agitation motrice nous tentons de traduire le réveil soit :

• d’une vieille blessure.
• d’une zone sensible.
• d’une situation inachevée.
• d’un non-dit.

L’émotion contient une part d’irrationnel qui nous fait craindre la submersion, la perte de contrôle ou la remontée de l’insupportable. Il convient de l’accompagner en confirmant le ressenti de la personne en dehors de tout jugement. Accepter de passer du réactionnel au relationnel, de l’opposition à l’apposition.
reactionnel
Dans la confrontation, les échanges se font dans l’apposition. Chacun est unique et ne peut être comparé à un autre. Oser la confrontation, ne pas confondre la mise en mot avec la mise en cause. La confrontation est basée sur la capacité à se définir non pas contre, mais face à l’autre. Elle n’est pas un affrontement. Elle ne vise ni à affaiblir, ni à diminuer, ni à disqualifier ou dominer l’autre.

Confirmation.
confirmation
J’ai besoin d’être reconnu et entendu tel que je me sens et non tel que l’autre voudrait que je sois. Lorsque je confirme l’autre là où il est, dans ce qu’il ressent, dit ou fait, je ne lui laisse pas croire que je l’approuve ou que je cautionne ce qu’il dit ou fait. Confirmer suppose renoncer au besoin infantile de se justifier ou s’innocenter sur ce que je fais ou ne fais pas.

Affirmation.
affirmation
J’affirme mes propres désirs, besoins ou attentes. Je confirme le point de vue, le désir, la demande de l’autre. J’échange sur des ressentis personnels, sur des expériences personnelles. Je suis en évolution, capable de changements, de réajustements ou de maintenir mes positions. Je veille à ne pas me laisser définir par l’autre et à ne pas l’enfermer dans mes attentes ou mes désirs.

Positionnement à partir de ses valeurs.
proposition

Ce que je dis, fais ou pense n’est ni confondu, ni subordonné, ni aliéné à ce que dit, fait ou pense l’autre. Quand j’exprime mon malaise, cela ne veut pas dire que l’autre est inadéquat ou mauvais. L’apposition des points de vue ne vise pas à affaiblir, diminuer, disqualifier ou dominer le point de vue de l’autre. Entendre que l’émotion est le langage du retentissement ou de la résonnance.

entendre

A partir d’un événement, d’une situation, se trouve réactivé, réactualisé un vécu antérieur inscrit dans la mémoire corporelle, affective ou psychologique. Le retentissement, la résonance peut m’inviter à prendre soin de mes blessures anciennes et à résoudre les conflits, les situations inachevées du passé pour vivre le présent sans pollutions ! Renoncer à la recherche d’approbation pour prendre le risque de la différenciation.

renoncer
Je prends le risque de me définir sans avoir nécessairement l’approbation de l’entourage proche. Je sors des modèles attendus. Je n’entre plus systématiquement dans toutes les demandes, exigences ou désirs de l’autre. Je respecte mon ressenti. J’accepte ma vulnérabilité. Je tiens compte de mes contradictions. Je prends le risque d’un rejet, de reproches, de jugements et je peux les entendre comme l’expression de la déception de l’autre et non comme la preuve de ma nullité ! Ne plus confondre le sujet et l’objet.

confondre

Le sujet, c’est la personne qui parle, qui s’exprime, qui tente de dire. L’objet, c’est ce dont la personne parle. Il est important de ne pas confondre celui qui parle avec ce dont il parle, donc de se centrer sur celui qui s’exprime. La triangulation. Dans tout échange, toute tentative de communication, nous sommes toujours trois protagonistes :

• MOI
• L’AUTRE
• Le lien qui nous relie = La RELATION

La triangulation permet de sortir de la dualité en découvrant qu’un lien est un passage, un conduit par lequel passent les échanges, la mise en commun. La relation est considérée comme une entité à part entière avec une valeur qui lui est propre. Il est nécessaire d’apprendre à vivifier, à nourrir, entretenir la relation. « Il y a toi, il y a moi, il y a ma relation entre nous. Il ne suffit pas de se demander ce qui est mon pour soi, mais de vérifier si c’est bon pour la relation. »

(Jacques Salomé – Pour ne plus vivre sur la planète TAIRE – Albin Michel)

Les messages toxiques : Humiliations Impuissance Trahison Rejet Abandon Les messages toxiques  sont ceux qui ne sont pas bons pour celui qui reçoit, ils sont à rendre. Il faut prendre le risque de s’en séparer ; De se séparer aussi de la répression imaginaire qui consiste à penser pour l’autre :

« il ne va pas comprendre, je vais lui faire de la peine… ». Cette répression imaginaire maintient la souffrance….

« Faut-il pardonner ?… »

La violence reçue se rend.

La douleur ne peut se rendre, car elle est la conséquence de la violence.

  • La violence reçue crée une blessure.
  • La blessure devient une souffrance.
  • Pardonner ne fait disparaître ni la blessure ni la souffrance. Cela soulage la relation, mais, la blessure reste toujours là.
  • La violence se rend, non pas la douleur
  • Et si on prenait soin de sa vie, de sa vivance….Toutes ces séparations Pour mieux se rencontrer  soi-même ?!…
  • VIVANCE : qualité particulièrement dynamisante et vivifiante de la relation que nous pouvons avoir vis à vis de nous mêmes. Cette relation à soi-même, dont nous ne prenons pas suffisamment soin, soit par ignorance, soit par pudeur ou par une curieuse fuite en avant qui nous fait rechercher hors de nous ce que nous avons de meilleur.
  • VIVANCE c’est ce rayonnement, cette lumière intime qui nous habite et qui émane de nous à certains moments de notre vie. C’est la vivance qui nous permet d’affronter, en les éclairant de l’intérieur, les zones d’ombres et de conflits qui se meuvent silencieusement en nous et qui déclenchent parfois beaucoup d’incohérences, de malaises ou d’inconfort. C’est la vivance qui nous fait mieux ressentir nos émotions, nos sentiments, les élans du cœur, l’enthousiasme qui nous traversent dans la rencontre du beau et du bon.
  • La vivance est semblable à une source qui jaillit à l’intérieur, et qui va irriguer et fertiliser non seulement notre corps, notre esprit, mais qui va renforcer la confiance que nous avons pour nous-mêmes, soutenir l’estime de soi et donc stimuler nos relations proches ou nous réconcilier avec notre entourage.
  • Quand nous sommes en présence de quelqu’un qui a de la vivance en lui, nous sommes touchés, comme irradiés par des vibrations subtiles venant de son être.
  • Cela donne le sentiment, que nous sommes dans une vraie rencontre, d’être plus vivants, plus présents à l’instant, plus denses et parfois plus créatifs.