Cas 3: Gaspard

  • Gaspard consulte l’orthophoniste, suite à une demande scolaire.
    Associé à un trouble du comportement, ce jeune garçon au CE2, éprouve des difficultés pour se calmer dans son corps, entrer dans la lecture, l’écriture et l’orthographe…
  • Après le bilan, j’accueille Gaspard au cabinet, ayant diagnostiqué une dyslexie, associée à une dysorthographie, massives.
  • En recevant Gaspard, je ne peux ni esquiver, ni être insensible à l’angoisse parentale, légitime, face à cette différence de leur fils aîné.
    Il est suivi par un neuro-pédiatre, traité par « rétaline » pour hyperactivité avérée.
  • Un enfant hyperactif est un enfant dont l’activité motrice est augmentée et désordonnée, accompagnée d’impulsivité, de réactions agressives et de troubles de l’attention qui perturbent son efficience scolaire.
  • Ces troubles doivent être en décalage net par rapport à l’âge et au niveau de développement de l’enfant pour qu’on puisse parler d’hyperactivité. Plusieurs termes sont employés pour désigner l’hyperactivité :

– syndrome hyperkinétique
– dysfonction cérébrale minime
– troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)

  • L’hyperactivité affecte entre 3 et 6 % des enfants d’âge scolaire avec une prépondérance chez les garçons mais les filles souffrant de TDAH sont plus difficiles à diagnostiquer.
  • La majorité des enfants hyperactifs (70 %) garderont ce syndrome à l’âge adulte.
  • Dès l’âge de 6 ans, les enfants hyperactifs présentent les symptômes suivants :
    – manque d’attention soutenue
    – incapacité à se concentrer
    – instabilité émotionnelle
    – impulsivité
    – difficulté à obéir
    – signes neurologiques mineurs comme incoordination motrice fine…
  • Je tente d’oublier très vite toutes ces précisions médicales sur Gaspard, pour ne travailler qu’avec le petit garçon qu’il est, accompagné de ses troubles relevant de l’orthophonie.
  • Je me rends vite compte de la dimension « envahissante » parasitante des troubles associés :
  • Nous travaillons souvent debout, rester sur la chaise durant une demi-heure relève de l’exploit ;
  • La durée des exercices doit être courte, dû à la labilité de son attention ;
  • Les exercices doivent être diversifiés, pour éviter la lassitude, mais pas trop, pour lui permettre d’installer une habitude, une chronologie rassurante, ronronnante…
  • Il a besoin d’un certain temps pour se dire, parler,
    – raconter l’école, les rares copains, la cour de l’école, pendant la récréation, où souvent il pleure à chaudes larmes, seul.
    -la maison, les cauchemars récurrents la nuit, la petite sœur…
  • Une écoute bienveillante est nécessaire pour lui renvoyer une image positive, pour re-parler de ses tristesses, ses peurs, ses terreurs…Lui proposer d’emprunter un chemin, où il y a de la lumière, à l’horizon, une solution, une vie plus facile, moins douloureuse…
  • Je parle avec lui du Canada, où les employeurs, lors d’entretien d’embauche du personnel, à qualification égale, choisissent des personnes dyslexiques.
  • Ils sont persuadés, à juste titre, qu’une personne dyslexique aura suffisamment été confrontée, en classe, à des difficultés, pour avoir développé des stratégies de compensation, la rendant plus autonome, plus pugnace, plus réactive, face à une difficulté qu’une personne ordinaire…
  • J’assure aussi un lien avec l’école pour communiquer avec les enseignants, leur proposer des clefs afin d’expliquer certaines erreurs, situations, et surtout négocier une tiers temps, du temps en plus pour réaliser la même chose que ses copains de classe.
  • Il n’est pas comme eux, il est juste qu’il soit aidé !
    Début timide de reconnaissance scolaire de sa différence…
    Prendre le temps avec les parents, de les écouter, les entendre, proposer de l’aide dans leur quotidien, des pistes pour alléger certaines obligations contraignantes.
  • Nous tombons d’accord sur la nécessité de proposer une aide psychologique pour Gaspard, de faire un nouveau point neurologique avec la fréquence de la prise de la « ritaline ».
    et des séances de sophrologie pour calmer le corps de Gaspard…