Une synthèse possible

UNE SYNTHÈSE POSSIBLE :

 

euthanasie« Ce que tu donnes,
C’est à toi pour toujours.
Ce que tu gardes,
C’est perdu pour toujours. »

Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran (2001)
Eric-Emmanuel Schmitt

 

 

  • Melchior, Balthazar, Gaspard, Florent, Alice sont tous différents : leurs âges, leurs milieux d’origine, leurs histoires, leurs parcours, leurs familles, leurs fratries, leurs souffrances, leurs niveaux de conscience, la connaissance ou la méconnaissance de leur trouble…
  • Différents et uniques, pourtant.
  • C’est leur différence, par rapport à une norme scolaire, sociale, qui les fait consulter l’orthophoniste.
    Qui les réunit.
  • Face à une demande d‘aide, le professionnel de santé réalise un bilan, afin de poser un diagnostic.
  • L’orthophoniste possède des techniques diverses et variées afin de traiter le trouble. Professionnel qualifié pour cela.
  • Après avoir défini un cadre de référence, l’orthophoniste peut s’interroger, avec le patient, sur le symptôme qui motive sa demande de bilan.
  • Accueillir le symptôme, le comprendre, le définir, appréhender son bien fondé, sa place, sa valeur, ce qu’il apporte comme avantage, comme inconvénient… .
  • L’objectif n’est pas de le supprimer, de le vaincre, mais de faire sens, le remettre à sa juste place, l’interpréter, l’appréhender.

Le symptôme est un signe qui a toujours un sens, il s’accompagne de

– bénéfices primaires, immédiats : quelle signification porte le symptôme, signification qui seule permet l’expression d’un désir.
Pour Jacques Lacan, le symptôme est donc métaphore (Le symptôme est une métaphore que l’on veuille ou non se le dire).
– bénéfices secondaires : ils désignent un effet positif d’un symptôme psychopathologique, un plaisir supplémentaire, il provient plus d’un hasard relatif cette fois à la nature même du symptôme..

  • Le bénéfice primaire est inconscient, il correspondrait au fait que le symptôme névrotique est la réalisation d’un désir.
  • Le bénéfice secondaire est actuel, et correspond à tous les avantages que le malade obtient de sa maladie.
    Ces bénéfices pourraient ainsi participer au maintien du symptôme, le malade n’ayant plus intérêt à guérir.
    Ces bénéfices secondaires peuvent être par exemple les attentions et la mobilisation de sa famille du fait d’une hospitalisation, de difficultés scolaires, se rapprocher de maman, la voler à papa….
  • L’orthophoniste se doit de dialoguer avec le patient pour décider s’il peut, ou s’il veut se séparer de son symptôme, être actif ou passif, dans sa remédiation.
  • La thérapie doit aussi apporter de la richesse au patient.
    Qu’il ressorte étoffé de savoirs être, dire, faire, et non appauvri.
    Plus autonome, plus responsable, plus libre, face à son symptôme.

 

  • Melchior visiblement a entamé la construction mentale de son corps, de l’expression de son corps, à travers le ressenti. S’ouvre aux autres, découvre qu’il n’est pas seul…
    Passage du « Moi Corporel » au « Moi Présentiel» ?
  • Balthazar sait calmer son corps, n’a plus besoin de dysgraphie pour laisser une trace de lui. Il se construit, a entamé un dialogue avec son organisme, sait que c’est possible.
  • Gaspard a découvert des possibilités de communication sans danger, a pris conscience que ne pas bouger, c’est possible, même sans être mort.
    « C’est ma tête qui est le chef de on corps, mon corps l’a entendu ! »

 

  • Florent prend plaisir à parler à son corps, à le bouger, à l’écouter.
    Il a apprécié les états de conscience modifiée (il volait dans les airs !), a découvert la présence de sa respiration abdominale.
  • Alice, discrète Alice, a apprécié le dialogue non verbal avec son corps.
    Ses dessins, sa motivation aux séances, le montrent plus que son discours…
    Elle s’est enrichie d’un diaphragme, qu’elle possédait, sans le savoir. Maintenant, il existe à part entière, elle communique avec lui !
  • Et les nombreux autres….ils peuvent, pour la plupart, retirer des bénéfices, des enrichissements, des profits, des séances de sophrologie qui leur ont été prodiguées, quel que soit leur âge !
  • L’orthophoniste que je suis utilise donc, avec délice et utilité, cette technique que peut représenter la sophrologie…