Cas 1: Melchior

1ère séance :

  • Nous parlons d’abord de son corps qui bouge souvent. Il en a conscience, et relie ces mouvements au stress scolaire. Cela le dérange un peu, ses parents, beaucoup.
  • Il date ces mouvements corporels du CP, premier contact scolaire, émergence du début de ses difficultés, non nommées mais éprouvées.
  • Lorsqu’il pratique le rugby, son corps est calme après.
    L’endormissement est facile, pas de cauchemar particulier à signaler.
  • J’entame le premier degré du premier cycle de la RDC.
    La RDC est pratiquée debout et assis sur une chaise, elle constitue la méthode privilégiée, elle représente l’un des piliers de la sophrologie.
  • Elle regroupe plusieurs techniques codifiées de manière très précises dans des objectifs à long terme.
  • Ce que je vais vous proposer dans les exercices suivants ne sont pas les techniques codifiées de la RDC.
  • Ces procédés, je les connais, ils sont accessibles dans tout ouvrage de référence (cf biographie) qui traite de la sophrologie, ils ne me conviennent pas, ne me parlent pas.
  • J’ai donc pris la liberté d’adapter d’autres méthodes, dans le même objectif, démanteler ce qui nous bride, nous emprisonne, nous retient. Tout en préservant le principe fondamental de la « sophro-récupération ».
  • La colonne vertébrale que constitue la RDC est « maintenue », j’y greffe, comme d’autres, mes adaptations personnelles, à base de mon vécu propre, du vécu de mon corps, grâce au yoga et le Tai Ji Quan style yang .
  • Prise de conscience de son corps :
    Je propose de la musique instrumentale,(J15) afin de « nourrir » son hémisphère droit et permettre de mieux relâcher l’hémisphère gauche. Nous sommes assis, par terre, en tailleur, sur un tapis.
  • Le pied gauche est stimulé par des tapotements, le dessous et le dessus du pied, avec le plat de la main droite ou le poing.
    Lorsque c’est suffisant, on stimule la jambe gauche, on éveille la partie blanche de la jambe (partie interne), en tambourinant, sur l’inspiration, du bas vers le haut. A l’expiration, du haut vers le bas, on sollicite la partie bronzée (externe) de la jambe gauche.
  • « On monte, ça respire, on descend, ça souffle ».
    Au moins trois fois, puis, on arrête et on écoute sa jambe gauche sans rien chercher, juste être attentif aux sensations.
  • Puis, les mettre en mémoire, la mémoire du corps,
  • C’est le tour du pied droit, et de la jambe droite. On stimulera de façon identique. A nouveau, écoute du ressenti, des sensations, sans rien chercher.
  • C’est le tour de la main gauche, on éveille par tapotement la paume de la main, puis, le dos de la main.
  • Lorsque c’est assez, on passe à la partie blanche (interne) du bras gauche, du bas vers le haut, sur l’inspiration. Le retour, on réalisera le chemin sur la partie bronzée (externe), du haut vers le bas, avec l’expiration.
  • Puis, on arrête et on se met à l’écoute des sensations, sans rien chercher, juste accueillir… et mettre dans la mémoire du corps.
  • Ensuite, c’est le tour de la main droite, que l’on stimule de façon identique. D’abord, la paume de la main, puis le dos de la main, ensuite, ça monte, ça respire, ça descend, ça souffle. Et on écoute le ressenti, pour le mettre dans la mémoire du corps.
  • On stimule ensuite les reins, par tapotements doux avec les poings, puis, la partie molle du ventre, le thorax, la poitrine, jusqu’aux épaules. Suffisamment pour réveiller le buste. Ensuite, on arrête pour écouter les sensations, et les accueillir dans la mémoire du corps, enrubanné ou non, par la musique qui diffuse.
  • Puis vient la tête, que l’on stimule par tapotement du bout des doigts. D’abord le cuir chevelu, puis le front, les tempes, les oreilles, la mandibule, le menton, les lèvres, les ailes du nez, les pommettes, les joues, le contour des yeux. Ensuite, en frottant les paumes des mains, on les réchauffe, et cette chaleur, on la « tartine » sur tout le volume de la tête, trois fois. On s’arrête, on apprécie, à l’écoute des sensations, puis, mise en mémoire, sans rien chercher.
  • Le point d’orgue consiste à avaler sa salive, afin d’annuler le contact que la langue a systématiquement avec le palais, pour qu’elle se pose sur le plancher de la bouche. Relâcher la langue revient à relâcher en un seul coup, 17 muscles.
  • Bel exploit !
  • C’est le moment de stimuler le dos, « le cheval à bascule ».
  • Les deux mains sur les genoux, on bascule vers l’arrière, puis vers l’avant, comme un cheval à bascule.
  • Pour le retour, on essaie de ne pas toucher le sol avec les  pieds, afin de trouver l’équilibre sur les ischions.
  • Cet auto-massage se fera doucement, suffisamment. Puis, on arrête, on écoute le dos en déposant le corps sur le tapis. On accueille les sensations, sans rien chercher, pour mettre dans la mémoire du corps.
  • On prend conscience du corps, de ses trois  étages :
    jambes pieds+ buste+tête.
  • Promenade à travers les contacts du corps avec le sol, écouter le souffle, avaler encore la salive et décoller à nouveau la langue du palais.
  • Ne rien chercher, être juste bien, lourd ou léger, en toute sécurité, tranquille.
  • Alors, laisser venir l’image d’un objet neutre, de la vie ordinaire,     quotidienne…l’accueillir (ou pas) et le laisser partir.
  • Écouter et prendre conscience que ça respire en moi, ça rentre, ça sort.
  • Le corps est comme une pile qui se charge de sensations négatives, et positives.
  • Ici et maintenant, on accueille le ressenti agréable, délicieux, et on l’engrange, on le charge, on le stocke dans la mémoire du corps.
  • En toute tranquillité, on va reprendre le chemin du retour.
  • En prolongeant l’inspiration, on reprend contact avec les parties de son corps que l’on bouge doucement, pour revenir dans l’ici et le maintenant, sur le tapis, sur le sol, on s’étire, on accueille les bâillements, les soupirs…
  • Avant d’ouvrir les yeux, on prend conscience de ce qu’on vient de réaliser, et que c’est possible de le refaire, soi-même, en toute confiance et en pleine conscience.
  • Quand on le souhaitera, on pourra s’asseoir, mais on prend son temps….

« Comment vas-tu? »

  • Là, c’est le second moment de la relaxation, le moment de la mise en mots des ressentis, des sensation agréables, ou non. Pour les enfants, les adolescents, dire, parler ses émotions relève de la mission impossible, d’où l’intérêt de la médiation par le dessin. C’est non verbal et pourtant tellement parlant…
  • Melchior dit se sentir mieux dans son corps, il a particulièrement apprécié le cheval à bascule. Il s’est imaginé « bien » dans sa chambre.
  • Je lui propose de réaliser un dessin, qu’il pourra commenter, ou pas…

DESSIN 1 :

 

melchior01C’est un véhicule militaire, un char lance flamme, qui attaque pour casser les murs.