CHEVAUCHER LE VENT Marc de SMEDT, Albin Michel, 2016
Bons ou mauvais, il vaut mieux chevaucher les vents, plutôt que de se faire bousculer par eux !
La méditation est comme une montagne, entourée de nuages, plus ou moins denses, qui sont nos incessantes pensées et émotions qui tourbillonnent en nous. Le vent de la respiration attentive chasse les nuages et fait apparaître le ciel bleu, celui de notre conscience éclaircie…alors, chevauchons le vent et notre inspire et de notre expire, ce sont nos maîtres intérieurs, qui vont nous aider à maîtriser le cheval fou qui s’agite en nous.
On ne doit pas penser
Sur l’avant et l’après
En avant, en arrière
Seulement la liberté
Du point du milieu
LE RIRE DU TIGRE :
Tout exercice assurant un changement dans la conscience quotidienne, celle de l’habitude, est en lui-même une thérapie.
Yoga, Tai ji quan, shiatsu, médiation…. amènent non seulement un mieux être, mais surtout un PLUS ETRE.
En créant un état de perception lucide, vigilant, calme, œuvre a recommencer sans cesse.
Dans le Zen, la méthode pour avancer profondément dans la voie s’appelle : « La Voie de l’oiseau »
La Voie de l’oiseau n’a pas de chemin fixe, ni d’indication. Elle est sans trace ni marque. Alors q’un cheval ou une vache laissent des empreintes dans le chemin.
« Sans trace aucune
Le canard va et vient sur l‘eau
Cependant, il n’oublie jamais son chemin. »
(San Sho Do Ei)
Le satori, l’illumination ou plus justement l’Eveil, ne doit pas être une fin en soi.
Maître Deshimaru parlait d’Eveil à la réalité, à la vérité.
Il n’y a pas de petits satoris ou de grands satoris, chaque journée compte ses moments d’Eveil.
La posture Zazen exclut l’imposture, car on se retrouve face à soi-même comme jamais dans sa vie. L’intellectualisation se trouve brisée par la posture, le cerveau frontal débranché.
Deshimaru parle de travail du cerveau profond, la zone de l’hypothalamus.
La posture ZAZEN est une lutte, un combat avec et contre soi-même.
L’univers que j’habite m’habite. Et pourtant je reste moi-même, inchangé. Changé, mais pareil.
Zazen c’est comme entrer dans son cercueil : laisser notre rôle au vestiaire, abaisser le masque, se retrouver nu face à soi-même. La conscience claire, qui est en nous, voit s’agiter, autour de nous, notre petit personnage, tourmenté, puis, petit à petit, tout se clame, l’eau trouble se décante, redevient limpide, la tempête à l’intérieur du crâne fait place à une mer étale, rythmée par le flux et le reflux de la respiration.
Cet abandon de l’ego est semblable au rejet du corps et de l’esprit, qui ouvre une mort paisible, acceptée.
Toute la puissance se trouve dans l’expiration. Dans les arts martiaux, on porte le coup sur l’expiration du donneur et l’inspiration du receveur. Je chasse les miasmes quotidiens, les angoisses, à l’aide d’expirations profondes.
« Ce n’est pas inspiration qu’il faudrait dire, mais expiration, parce que l’inspiration vient du dehors, de je ne sais quel ciel mystérieux, tandis que l’expiration c’est quelque chose qui sort de nous, de nos profondeurs » (Cocteau)
« Dans tous les dojos, le temps d’un zazen, brûle un feu, celui des corps-esprits, celui des âmes et des êtres. Unis. » Deshimaru.
L’immobile se disperse
Le mouvent demeure
Hymne Schivaïque
« L’homme réalisé entend le verbe muet du Principe (Tao). Pour lui l’obscurité est lumière, le silence harmonie…son action s’étend dans l’espace et le temps » (Tchouang Tseu)
Le mental supérieur du Sage est caractérisé par l’inertie créatrice du mouvement.
Tout vient, passe, se fait et se défait, tout se transforme, sans cesse.
« Le sage, sans agir, œuvre » (Lao Tseu)
Le grand art, c’est de vivre le moment présent, sans s’enfermer à l’intérieur de l’instant présent. C’est-à-dire en ayant toujours le sentiment d’un avenir, d’un temps long, d’un passé, de tout cela en restant pleinement dans l’instant présent. C’est absolument un problème clé.
« L’homme regarde la fleur, la fleur sourit. »
Méditer, ce n’est pas chercher, c’est creuser.
Origène disait qu’il était inutile de creuser des puits dans le désert, il y en a…mais ils sont recouverts de branchages…. L’homme n’a plus accès à l’eau.
Il ne s’agit pas d’acquérir, il s’agit de creuser, enlever en nous ce qui nous gêne, nous bloque, nous empêche d’avancer, d’adhérer à notre dimension de profondeur, incréée, incréable, qui attend d’être connu, aimé. Si nous enlevons nos branchages, alors…nous découvrons l’eau vive, la présence est là. Nous ne pouvons pas la nommer, nous ne savons pas la nommer, elle n’a pas de nom…C’est quelque chose en nous, qui est plus présent à nous-mêmes que nous ne sommes présents à nous-mêmes et que nous découvrons ??? Tout homme est appelé à cela.
Arriver à être unifié en nous-mêmes, par la méditation, la concentration, l’amour pour autrui, la chaleureuse tendresse pour les autres… En fleurissant nous-mêmes, nous ferons fleurir les autres.
Laisser l’intérieur, fleurir à l’extérieur.
« La posture du corps, l’attitude de l’esprit sont très importantes. La posture et l’esprit peuvent être en unité. Si la posture est juste, l’esprit est juste. Si la posture ne bouge pas, l’esprit ne bouge pas. Si la posture est tranquille, l’esprit est tranquille. Posture, attitude, comportement influencent l’esprit. » (Deshimaru)
« Vouloir contrôler son esprit par la volonté,
c’est comme vouloir éteindre le feu avec le feu. »
(Deshimaru)
La clarté de la lune demeure
Dans l’eau de l’esprit
Sans souillure
Même les vagues s’y brisent
Et s’y transforment en lumière.
Le zen c’est zazen.
La posture est stable et solide.
Le tronc peut maintenir une position verticale avec une base d’appui au sol large, le centre de gravité est très bas, au milieu du triangle formé par les deux genoux et les fesses.
Le redressement de la colonne vertébrale facilite le contrôle de l’équilibre sur cet axe vertical, permet le relâchement de la musculature des épaules, des bras, du ventre, supprime la tension des viscères, permet aux poumons de se gonfler de façon optimum, sans que la musculature pulmonaire n’ait à développer d’effort important.
La musculature de soutient (dorsale et nuque) conserve un tonus suffisant, elle n’est pas au repos, mais avec la pratique, diminue.
L’activité musculaire au repos nécessite moins d’oxygène, l’expiration est profonde, le repos organique est plus important que dans le sommeil.
L’EEG montre la présence d’ondes Alpha, présentes chez le sujet qui a les yeux fermés, entre la veille et le sommeil. En zazen, ces ondes sont présentes chez le sujet avec les yeux ouverts.
Zazen : corps esprit silence : le triangle de l’éveil.
Une danse immobile.
« Comme en vous contemplant dans le miroir.
La forme et le reflet se regardent.
Vous n’êtes pas le reflet,
Mais le reflet est vous. »
Hokyo Zan Mai
MAGRITTE – La reproduction interdite – 1937
Tout travail en profondeur commence par soi. Donner, ne fut-ce qu’un sourire est un premier pas vers la fraternité, contre l’indifférence.
Croyons donc non pas à la venue d’un messie salvateur, mais à l’éveil en soi du Messie intérieur.
Savoir prendre de la distance par rapport à nos forme-pensées, regarder sa pensée tournoyer en face de soi. Spectateur plutôt qu’acteur ?
« L’être regarde la fleur
La fleur sourit. »
(koan Zen)
Se mettre à l’écoute du végétal, de l’univers. Apprendre à arrêter, de temps en temps la trépidance : le temps passe vite, il faut savoir le passer lentement.
« Ne veux pas qu’il arrive ce que tu veux qu’il arrive.
Mais veux qu’il arrive ce qui arrive.
Et tu connaîtras la sagesse, mon fils. »
Epictète
« La prière est un mouvement de l’âme tendant à une communication spirituelle avec Dieu par l’élévation vers lui des sentiments (amour, reconnaissance…) » (Robert)
Je peux établir un parallèle entre la prière et la médiation, bien que je n’aie pas l’impression de tendre vers qui que ce soit :
je suis en silence face à la création ;
je baigne dans le flux de l’univers, le même et jamais le même.
Mais il est vrai qu’on pourrait appeler cela un » mouvement de l’âme », jolie formule.
Etat intérieur ouvert.
Le seul faire de dire, son désarroi, en lui-même fait du bien. Cela permet de projeter à l’extérieur, en dehors de soi, son besoin, son manque, son angoisse. Cela fortifie en soi, sa volonté, l’espoir, la foi d’y arriver-envers et contre tous.
« Prier, ce n’est pas demander,
c’est une aspiration de l’âme.
Il vaut mieux mettre son cœur dans la prière
sans trouver de paroles,
que de trouver des mots
sans y mettre son cœur. » (Gandhi)
« Non pas prier ensemble, mais être ensemble pour prier. » (J PAUL II) Fraternité au-delà des différentes religions.
Je crois que la clé de la spiritualité du troisième millénaire se trouve…dans le silence. Le silence est prière pure.
« Le cœur est comme un étang. Creusez-le plus profond et l’eau devient toujours plus limpide. Jetez-y du fumier et il se pollue. » (André Louf)
Le silence est creusage de ce vide en nous, forage jusqu’à une nappe plus profonde : un espace nouveau est libéré, donnant accès à une source de notre être. Cette source est Esprit et Parole de Dieu. C’est l’eau qui remplit l’espace libéré par le silence. Prier c’est être le lit d’un fleuve.
Les mots peuvent être des portes de prison ou des clés :
Métanoiä, transformation métamorphose, a été traduit par « pénitence », « repentir ». Si l’on m’avait dit, dès l’enfance que dieu réclamait qu’il fallait non faire « pénitence » (de quoi ?) mais se transformer, le message aurait été plus proche de ma quête d’adolescent.
L’offrande a été remplacée par la prière. L’offrande doit obliger à une prise de conscience de détachement de notre part la meilleure, à laquelle on serait tenté de s’identifier. Il faut donc abandonner quelque chose de soi dans a prière. Quoi ? Toujours ce petit ego malsain, attaché, bavard, suffisant, qui caractérise l’être superficiel de chaque personne.
La prière, la méditation, s’est aussi se prendre en charge soi-même.
Métanoïa, métamorphose subtile de l’être entier, qui fait qu’alors les différences entre les religions existent sans exister ; l’unité se trouve « au-delà du par-delà », suivant l’axiome Zen.
J’ai vu prier dans le monde entier, avec les mêmes gestes, la même ferveur, le même espoir. Seule la forme change, l’esprit de prière reste le même. Il est une composante de l’humanité.
« Une flamme qui s’éteint empêche-t-elle le feu d’exister ? »
L’écoute intérieure : vouloir être meilleur, c’est aussi vouloir aller mieux, il faut s’en donner les moyens.
Presque tous les jours, je m’assieds en posture de méditation, technique qui me convient parfaitement. Le ciel intérieur bouge autant que le ciel extérieur, il s’agit de le regarder être. Moi regarde moi. Etre capable de voir sa vie psychique défiler, permet de se détacher de la psyché, j’entre dans un processus d’indépendance vis-à-vis de lui, et suis donc à même de le contrôler mieux.
Devenir spectateur du théâtre qui nous habite, et du spectacle que nous donnons au monde. Cela aide à mieux jouer son rôle. Et surtout, à ne pas être dupe !
» Celui qui sait qu’il est fou, n’est pas si fou que ça »
(proverbe Zen)
On pourrait le paraphraser :
« Celui qui sait qu’il joue
est moins pris à son jeu
et aux piège de celui-ci. »
On médite sur on existence et on se fait méditer par elle. Le monde peut être changé, en nous.
L’ego qui se regarde lui-même agir, penser et délirer, n’est pas le même qui agit, pense et délire.
« Il y a le grand ego, qui recherche, liberté, sagesse, calme, et silence et regarde l’autre, le petit ego de tous nos soucis… » (Deshimaru)
Le karma est « relation de cause à effet » : c’est la responsabilité attaché aux actes et aussi le poids, moral et matériel de ceux-ci. Quoi que je fasse, je créé du karma. Mon destin, ma liberté, ma charge d’existence personnelle, ma particularité individuelle, et mon rôle avec tous les effets pervers et bienfaisants qui en découlent, pour mes proches, la société, la nature le cosmos.
Maître Deshimaru disait que l’acte de méditer « coupe le karma ». Par l’acte de se regarder soi-même, on ne se laisse plus (ou moins) emporter par soi-même. En se réfléchissant, on réfléchit.
Si je créé du calme en moi, je créé aussi du clame autour de moi. Mais si le leurre, la violence m’habitent, ils habiteront le monde. Il s’agit donc là d’un choix de vie. D’une éthique de fonctionnement.
Dans l’acte de méditer, la conscience se trouve en face à son propre miroir : spectacle de l’agitation mentale personnelle qui se détache et défile sur l’écran blanc de notre esprit.
Le dictionnaire Le Robert parle de « longue et profonde réflexion, ou pensée profonde, attentive, sur un sujet de particulier. »
Or, la méditation se situe bien au-delà de la pensée : il s’agit au contraire de laisser décanter son esprit, de faire table rase, d’aller de pensée en non-pensée et de non-pensée en pensée. Il s’agit d’atteindre le plein-vide, le creux en soi qui est ouverture à l’univers.
Perdus dans nos pensées, nous ne voyons plus le monde. Perdu dans la pensée, nous oublions l’être
qui existe en nous.
Montagne immobile, roc solide face aux nuages mouvants de nos pensées.
« la fleur de lotus pousse dans la vase »
( koan zen)
la fleur de l’éveil se développe dans la boue existentielle. La pratique de la posture elle-même créé la transmutation de plomb en or.
« Si le mot que tu vas prononcer
n’est pas plus beau que le silence,
ne le dis pas. »
(Précepte soufi)
La réalité a deux faces : l’une est la réalité du corps et de ce qu’il éprouve, l’autre est la réalité du monde extérieur. Toute déformation de nos perceptions intérieures produit une déformation correspondante de nos perceptions extérieures, car nous percevons le monde par l’intermédiaire de notre corps.
Ne rien dire, ce n’est pas ne dire rien, c’est dire autre chose, tout autre chose, autrement.
Le silence du sens. Accueil du silence attentif. L’écoute a besoin de silence. Seul le silence peu faire place à la parole, silence structurant, enraciné dans un corps en bon état de fonctionnement.
Atteindre en soi un silence qui est calme psychique et sérénité, permet de mieux affronter le stress.
Entendre, c’est subir le message transmis, écouter, c’est désirer appréhender ce message. Deux attitudes bien différentes.
La musique peut être définie comme l’art de combiner les sons, sur un canevas de silence.
Le son, tout son, sort du silence et y retourne.
Le pouvoir de certains instruments, comme le rebâb, cordes frottées :
https://www.youtube.com/watch?v=P_5Kh7EqK2k
le violon
https://www.youtube.com/watch?v=z7rxl5KsPjs
La musique, avant toute chose est un rythme, un pouls humain, le rythme du cœur.
Il y a osmose entre silence, écoute et musique.
On fait silence quand on est.
On fait silence de ce qu’on est.
Dans le silence et la solitude,
on n’entend plus que l’essentiel.
Camille Belguise
Le silence est la plus haute forme de la pensée,
et c’est en développant en nous cette attention muette au jour,
que nous trouverons notre place
dans l’absolu qui nous entoure.
Christian Bobin
Barthes définit
l’Ecoute
comme un acte psychologique,
alors que l’audition
n’est qu’un acte physiologique.
« Une écoute libre est essentiellement une écoute qui circule, qui échange et désagrège par sa mobilité, le filet rigide des rôles de paroles. »
Un mutisme désapprobateur, inquiet, absent ou distrait bloque la communication, la détourne de sa fonction d’échange et de participation ; tandis qu’une écoute attentive dans son silence, souple, intéressé, vraiment conviviale, permet le dialogue ouvert, évolutif.
Entre chaque battement de cœur court le silence.
Le propre de l’œuvre d’Art est de rendre visible l’invisible. L’œuvre d’Art, antithèse du vertige, dont le rythme, antithèse du vertige, libre pour l’Ouvert, accomplit « le miracle des miracles, à savoir que l’être est. » (Heidegger)
Devant toute œuvre d’art il faut être là, présent : le Dasein de Heidegger, présence absolue « avoir sa tenue dans le néant ». Silencieux dans le regard qu’on porte sur l’objet né de la main d’un être, dans le principe de « Nécessité intérieure » (Kandinsky), ouverture, béance en soi qui permet l’intrusion d’une énergie autre.
« La véritable religion n’existe nulle part que dans votre cœur. Celui qui ne l’a pas en soi, ne la trouvera pas en dehors de soi. L’âme universelle ne peut être bien réalisée tant que persiste le sens du mot « moi » et du « mien »….le soleil éclaire la terre, mais un petit nuage suffit à le cacher à notre regard. Ce qui reste en dernier lieu c’est l’Atman, la conscience absolue. » (Ramakrishna)
« Si l’on connaît déjà la mort ici-bas, si l’on meurt d’innombrables fois, continuellement, pour renaître à autre chose, il s’ensuit que l’homme vit déjà ici-bas, sur la Terre, quelque chose qui n’appartient pas à la Terre, qui participe au sacré, à la divinité, il vit disons, un commencement d’immortalité, il mord de plus en plus à l’immortalité.
Par conséquent, l’immortalité ne doit pas être conçue comme une survivance post mortem, mais comme une situation qu’on se créé continuellement, à laquelle on se prépare et même à la quelle on participe dès maintenant, dès ce monde-ci. » (Mircea Eliade, Mythes, rêves et mystères, 1954)
« La méthode de purification de l’esprit
Consiste en ceci:
D’abord, se concentrer
Ne pas écouter par l’oreille mais par l’esprit
Ne pas écouter par l’esprit mais par le souffle.
L’oreille écoute, l’esprit représente,
Seul le souffle se conforme à toute situation
Car il est vent vide.
Le vide purifie l’esprit.
Dans le vide de l’esprit pénètre la lumière
Comme le paysage par la fenêtre d’une pièce vide. »
TCHOUANG TSEU
La méditation, préconisée par Bouddha, il y a 2500 ans,
« S’enracine dans le silence tranquille et la vision intérieure. Cela permet à la conscience de croître.
Quel est le profit d’une conscience développée ?
Les désirs multiples se trouvent mis à leur juste place et peuvent être abandonnés.
Quel profit apporte l’intériorité développée ?
Elle permet à la sagesse de s’élever, sagesse qui conduit à couper les entraves de l’ignorance… »
Pour cela i suffit d’employer une posture physique qui fait travailler les trois axes fondamentaux de notre fonctionnement :
Le flux de notre respiration qui doit être long, lent, abdominal
La rectitude de notre colonne vertébrale, ce pivot où siègent notre moelle substantifique et les systèmes nerveux et orthosympathiques.
Notre ordinateur central, le cerveau
Ces trois éléments étant indissolublement liés.
C’est la posture zazen.
« Et l’œil était dans la tombe et regardait Caïn. » la posture est le tombeau, le regard intérieur est le seul spectateur de notre être en proie à ses fantasmes et problèmes.
L’état de « non-agir » (Wei Wu Wei) est un état d’ouverture silencieuse totale, quiétude lucide, plénitude.
Répondre aux questions, empêche l’esprit d’être clair. L’esprit doit être libre de toute imagerie mentale, de toute question, de tout processus spéculatif ou imaginal.
Koan :
un poing fermé ne peut rien prendre,
une main ouverte peut tout recevoir.
Deshimaru répétait inlassablement :
« En zazen, vous suivez l’ordre cosmique. »
….Longtemps je n’ai pas saisi cette phrase, jusqu’à ce que mes lectures me fassent découvrir que
Jung appelle « savoir absolu » ce que nous appelons la psyché collective. Jung la nomme « luminosité », ou « nuage de savoir », pour l’opposer à la lumière plus claire et plus définie de notre conscience.
Ce savoir semble être une awareness, qui d’une part embrasse une information beaucoup plus vaste que ne l’est la nôtre, mais qui manque d’autre part de précision focale et détaillée.
Les Asiatiques définissent par le mot Ki le continuum de cette énergie universelle.
C’est par le Hara (3 doigts en –dessous de notre nombril, Océan de l’énergie), grâce à une respiration abdominale où l’expiration est prolongée, que nous pouvons déclencher le processus énergétique, et aussi entre en contact avec elle (cette zone).
Rappelons que le ventre et ses 200 millions de neurones est notre deuxième cerveau !
La posture de zazen est un réveil et une stimulation de son énergie (Ki) intérieure et une mise en phase avec l’énergie (Ki) universelle.
Un réseau d’ondes d’une absolue existence, une mer d’ondes dans laquelle nous baignons sans cesse, sans le savoir…
Le silence vivant du monde ?
Dans la conscience pleine de chaque instant,
laisser parler le silence.