MARCHER, MEDITER……
MARCHER, MÉDITER
Jacques Vigne, Albin Michel 1998
« La vision intuitive ou spirituelle, le silence de l’intellect, c’est l’œil du cœur » (F. Schuon)
- Marcher ? c’est voyager en nous –même, vers une connaissance intérieure, un voyage qui nous fait sortir de nos habitudes mentales (étymologie de l’extase).
- Sortir du monde pour entrer dans l’univers.
- « La vérité se trouve dans vos talons. L’homme véritable respire avec ses talons » (Tchouang-tseu, un penseur chinois du IVe siècle av. J.-C. à qui l’on attribue la paternité d’un texte essentiel du taoïsme appelé de son nom – le Zhuangzi)
- « Celui qui va lentement arrivera rapidement » (Milarepa, 1040–1123 est un yogi et maître renommé du bouddhisme tibétain.)
- Marcher en conscience « purifie l’esprit des pensées obstructives » Bouddha Pour V. CHAPETTE, biologiste américain, la marche éveille l’hémisphère droit, qui produit des endorphines, causant un état d’hyper-lucidité.
- Marcher dans le paysage, avoir le cœur ébranlé, c’est-à-dire mettre le mental en déroute, le mental qui obstrue les portes de la perception. Nettoyer, purifier l’esprit.
- En marchant, nous créons le paysage, nous le dessinons, nous le peignons avec notre souffle, notre corps, nos neurones. Le paysage parcouru, traversé, c’est nous.
- Marcher dans le paysage, c’est prendre conscience que le paysage est né de moi et moi du paysage. C’est s’y fondre, comme si le paysage parcouru coule en nous.
- C’est faire assez d’immobilité en nous pour être réceptif au paysage, pour que le paysage fasse écho à notre pensée, conscient qu’il n’y a pas de dualité entre l’arbre et moi, ou un caillou.
- C’est pénétrer l’intérieur des choses avec le regard authentique, se laisser emporter par une cascade vertigineuse, sans se noyer, parce qu’on suit le Tao de l’eau.
- C’est chevaucher le vent, avancer ou pas comme la pensée linéaire mais comme le vent circulaire, dansant, labyrinthique… se fondre dans la nature, devenir arbre en entrant dans le bois, eau, en pénétrant la rivière, rocher en escaladant les rochers, en pas laisser de trace, ne faire qu’un avec le ciel et la terre.
- Marcher sur les étoiles, ne plus être qu’un souffle qui se mêle à celui de l’univers.
- Marcher sans but, c’est empêcher l’esprit de se fixer quelque part. Le mental vital oscille entre peur et désir, sans cesse. C’est sa nature d’osciller entre deux extrêmes, comme le battant d’une horloge.
- Grâce aux pratiques spirituelles, ce battant finit d’osciller et s’arrête enfin à sa ligne d’équilibre : chez les méditants, c’est le rassemblement de l’énergie dans l’axe central, vertébral (sushumna, tu-mo ou du-mo en chinois), alors
- la Terre rejoint le Ciel, l’Espace rentre en fusions et le Temps est détruit.