TOUT EST LANGAGE DOLTO

TOUT EST LANGAGE

FRANCOISE DOLTO E.PP / Collection Françoise Dolto
FRANCOISE DOLTO
E.PP / Collection Françoise Dolto

Françoise Dolto( Livre de Poche, 1987)

  • L’incontinence d’urine ou de matière n’existe pas chez les animaux. Seul l’homme, être de langage, en est capable.
    L’incontinence est donc un langage : un refus de se  conformer au rythme demandé par le parent. Le Moi articulé du sujet se construira sans la totalité des expériences qui l’édifient.
  •  La connaissance appartient à l’ordre génital.
  • Le savoir appartient à l’ordre oral, anal.
    La nullité scolaire c’est l’interdiction de se servir de ses pulsions sublimées, orales ou anales c’est à dire prendre et donner.
  • C’est digestif, symboliquement chez l’enfant, si c’est en ordre, alors la réussite scolaire est possible.
  • L’école primaire c’est digestif, c’est le savoir, cela relève du stade anal ou oral.
  • Le collège c’est le plaisir, la connaissance, au-delà du digestif, au-delà d’avaler et de rendre un devoir.
  • Lorsque l’enfant regarde et écoute, il perd 50% de son attention;
  • Pour un adulte, c’est le contraire.
  •  Si l’enfant a les mains occupées, à ce moment il écoute fantastiquement ce qui se passe autour de lui, il écoute « en vérité » et mémorise.
  • Pour bien écouter, il faut bruiter tout le temps. (p.24)
  • Il en va de même pour la musique dans les oreilles pour faire ses devoirs, cette coupure du monde extérieur sécurise l’enfant. Le monde extérieur ne peut pas les alerter, les interpeller, les occuper, ils sont concentrés, ne sont pas distraits.
  • Tout dans l’être humain fonctionne dans le symbole. Un enfant qui ne nourrit pas de communication a sa fonction symbolique qui marche à vide.
  • A la naissance, la voix, la parole de la sage femme est importante pour le bébé. C’est elle qui délivre la maman et permet le passage dans le monde aérien, sans mourir. Son action permet de sauver la vie ce qui renforce l’impact et l’importance de ses paroles, ses paroles font partie de la vie sauve.
    L’enfant va tenter de coller aux prédictions, son comportement sera induit par les paroles entendues à la naissance. La sage femme sera le tiers (géniteur symbolique) de la dyade bébé/maman.  Les bébés transfèrent l’autre de leur mère sur la première voix aérienne qu’ils entendent, cette voix a valeur marquante, prophétique, « pseudo-voix » du père sachant.
  • Si la sage-femme, fatiguée, énervée par les cris du bébé dit : »elle va vous en faire voir! », cette parole entendue par la mère et l’enfant, impactera le devenir des deux, le bébé induira son comportemmetn pour qu’il colle à cette injonction.
  • Ce qu’il y a de plus sacré, c’est d’avoir un père et de faire sa volonté.
    Si le père symbolique est une sage femme, les injonctions contenues dans la première triangulation de langage pourrons prendre effet.
  • Tout est langage, le langage en paroles est ce qu’il y a de plus germinant, de plus inséminant dans le coeur et dans la symbolqiue de l’être humain qui naît.
  • Le père n’est pas toujours ni le géniteur, ni le monsieur compagnon de la mère, c’est la personne qui occupe les pensées de la mère gestante, qui a le rôle symbolique du troisième, c’est à dire de père dans la dyade de la mère et de son enfant.
  • Par exemple, la mère pendant son deuxième mois de grossesse perd un premier enfant. Elle ne fait pas le deuil et porte l’enfant suivant dans le deuil de l’aîné mort.
  • Le travail du psychanalyste consistera à décoder un langage qui a perturbé l’ordonnance du développement langage-corps de l’enfant avant la parole.
  • Dire un drame, c’est prévenir une aggravation d’un état de mal vivant et même parfois éviter l’entrée dans cet état. Comme effacer un maléfice qui empêche les pulsions de vie d’être plus fortes que les pulsions de mort.Nous sommes dans le variant, avec un corps, puisqu’il grandit tous les jours, jusqu’à la mort. Et en même temps, les fonctions sont répétitives. Ce qui est toujours pareil, ce sont les besoins et c’est du mortifère pour l’esprit qui désire. Nous sommes tout le temps pris entre des pulsions de non-vie, c’est à dire des pulsions de répétition, pulsions de mort de l’individu, pulsions de mort du sujet du désir, qui voudrait n’être pas né, parce que ce serait plus facile,
  • ET, des pulsions de vie, conservation de l’individu, pulsions du désir.
    Il est important de ne pas satisfaire tous les désirs. il est important de les dire, de les parler, de les représenter.
  • Pourquoi ne pas les satisfaire? Parce que, sitôt satisfaits, il deviennent des besoins, qu’il va falloir répéter, jusqu’à l’habitude, et devenir mortifères.
  • La psychothérapie, c’est la mise en parole de ce à quoi ils tiennent « l’habitude de souffrir », pour que cela soit périmé, que l’individu n’en ait plus besoin et que le désir se renouvelle vers une toute autre direction plus jouissive que la souffrance.
    La psychanalyse ne vise pas la guérison, elle vise l’inconnu, remonte l’histoire de son corps-coeur, ou esprit langage.(p.46)
  • Les désirs se distinguent des besoins : ils peuvent se parler, se satisfaire de façon imaginaire. Les besoins sont nécessaires à la survie, à la santé ou au corps.
  • Les interdits structurent chez l’enfant la valeur de son désir, désir d’aller plus loin que la satisfaction du court terme qu’il cherche.
  • La véritable satisfaction c’est d’en parler et d’espérer un jour exceptionnel…entrer en communication avec l’enfant à propos de son désir et ouvir le monde en paroles à cette occasion, monde de présentations, monde de langage, de vocabulaire, de promesses de plaisirs.
  • La créativité, l’inventivité, c’est ça le désir, mais ce n’est pas la satisfaction dans la chose même. Ce désir évolue dans la culture, le langage, la représentation , l’inventivité, la création.A tout enfant qui a une infirmité, il faut le lui dire tout de suite dès qu’on la vu, pour qui’l ne soit pas dans le sentiment d’impuissance continuelle
  • Pour dépasser la souffrance, il faut parler pour que les pulsions en jeu s’apaisent avec la rencontre de quelqu’un qui écoute. Comme ça, le désir ne cale pas devant une impossibilité de se satisfaire autrement que dans la morbidité de la souffrance, se badigeonner le nombril de la souffrance, qui est une masturbation stérile. Le désir se satisfait dans le masochisme de la souffrance à moindre bénéfice pour l’individu que si ce désir se satisfait dans le plaisir partagé avec d’autres, humanisée par le langage.
  • En cas de divorce, on ne peut demander à l’enfant de choisir entre le père ou la mère, mais  de « rester ici ou de changer d’école ». En choisissant de changer d’école, l’enfant choisira le parent, sans le nommer.
  • PAPA---Dessin-d-enfantLe mot de « papa » est un rôle, pas de fait, dans la réalité, légale ou génétique. Le père de naissance tout comme la mère de naissance sont UNIQUES.
  • Maman cela veut dire qui vient en moi pour me faire moi, c’est mou, c’est de la nourriture, cela passe par le tube digestif, c’est malléable.

Papa c’est la dureté, c’est le départ avec de la peine que cette personne s’en aille et revienne, quelques chose de dur, de départ.

  • Papa, c’est la personne qui s’en va et qui revient, il y a rupture.

 

  • 246ce3bdd472392795b19cd244dc50faLa maman, c’est le continuum.
  • Dire « je  » pour l’enfant a différents niveaux.
    Le « je  » fusion maternelle, à la place de leur mère.
    « Faire ça », utiliser l’infinif, c’est un embryon du moi, cela veut dire moi, je, non séparé de tous les autres comme moi.

 

  • « Toto tu veux », l’enfant parle comme l’adulte qui s’adresse à lui, dans le désir de l’adulte qui leur parle.
  • L’enfant arrive au moi signifiant « je » seulement s’il peut lâcher la personne tutélaire garante de leur identité pour aller vers quelqu’un d’autre, sans peur de perdre leur sécurité existentielle.